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La mort en Asie s’exprime de manières très variées et n’est pas conçue du tout de la même façon selon qu’on se trouve en Inde ou en Chine. Néanmoins, les deux grands courants religieux que sont l’hindouisme et le bouddhisme qui se sont beaucoup diffusés en Asie, partagent des points communs qui unifient un peu la conception de la mort pour les Asiatiques. La mort, sous la forme du crâne, est souvent représentée sur les bijoux (bague tête de mort, colliers…).

 

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La mort en Asie, dans l’hindouisme

L’hindouisme est héritier du védisme. Cette religion fut amenée par les Aryens, un peuple d’Asie Centrale, qui s’installa dans le sous-continent au IIème millénaire avant notre ère, notamment dans la plaine gangétique. Ils amenèrent avec eux diverses choses (l’écriture qui deviendra le sanskrit, le système des castes…) dont la religion. Celle-ci était basée sur les Vedas, des textes sacrés qui décrivaient les dieux, leurs formes, ainsi que les rituels à accomplir pour leur plaire.

Le védisme évolua au fur et à mesure du temps et aux alentours du Vème-IVème siècles avant notre ère il était changé en hindouisme. La plupart des dieux védiques et des concepts védiques furent gardés mais furent souvent réinterprétés ou transformés. Ainsi la Trimourti de l’hindouisme : Brahma (Création), Vishnou (Préservation) et Shiva (Destruction) n’était pas du tout celle du Védisme.

 

 

Celle-ci était composée d’Agni (le Feu et surtout le feu sacrificiel), de Vayu (le Vent) et de Surya (le Soleil) ou parfois de Soma (la boisson d’immortalité).

Néanmoins, l’hindouisme garda du védisme la notion selon laquelle la vie et la mort sont un éternel recommencement. En effet, un des concepts que les Européens connaissent en particulier de l’hindouisme (et par extension du bouddhisme) est l’idée du cycle des réincarnations.

 

Le samsara, concept très important en Asie…

 

Appelé « samsara » en sanskrit, ce cycle des réincarnations fait écho au cycle des créations et destructions de l’Univers. Chaque Dieu de la Trimourti incarne un principe cosmique. Brahma crée l’univers, Vishnou veille sur lui et lorsque celui-ci est devenu trop décadent Shiva le détruit. Ensuite, les Eaux Primordiales recouvrent tout et Vishnou s’endort sur le serpent Ananta (Eternité) en attendant son réveil pour que Brahma puisse sortir de son nombril et recommencer une Création et ainsi de suite.

 

 

Cette conception cyclique de l’Univers et de son existence se reflète dans la conception humaine de la vie. Selon les hindous, nous sommes condamnés à revivre éternellement. Nos prochaines réincarnations sont déterminées selon un principe encore connu en Europe de « Karma ».

« Karma » signifie « action » ou « acte » en sanskrit. L’idée est que chaque action que nous faisons dans notre vie actuelle aura une conséquence sur notre prochaine réincarnation. Si on se comporte bien, qu’on fait preuve de générosité, de bonté, qu’on vénère les dieux, on a une chance de se réincarner dans une caste supérieure. Au contraire, si nos actions sont mauvaises et qu’on est irrespectueux envers les Dieux, on est peut être réincarné dans une caste inférieure voir en animal ou en minéral.

 

L’idée de Karma illustrée par un cartoon

 

C’est Yama, le dieu de la mort dans l’hindouisme, qui juge nos actions en Enfer et qui estime si celles-ci ont été vertueuses ou non.

 

Statue de Yama, le dieu de la mort en Asie

 

Il existe néanmoins un moyen de se sortir de ce cycle, considéré comme infernal, du samsara. Il faut atteindre le moksha ou « libération ». Ce moksha est en fait l’idée que l’âme individuelle, que chacun représente, se libère du cycle en ayant effectué un certain type d’action.

La croyance quant à la manière dont le moksha peut être atteint diffère d’une tradition à l’autre. Il y aussi différents types de libération : durant la vie ou de plusieurs façons distinctes après la mort ou dans ce monde. De façon générale, trois voies ou marga (sanskrit : « chemin ») sont identifiées :

Karma mārga ou « voie de l’action » : cette voie est explicitée par les Veda et les enseignements des brahmanes. Elle suppose que l’on se plie aux obligations que la vie (autrement dit sa caste) impose, les actions et les pensées dans cette vie déterminant sa future incarnation. A force de respecter ce principe, on finit par se libérer du cercle car on a prouvé notre perfection et notre bonne foi.

Jñāna mārga ou « voie de la connaissance » : cette voie implique méditation et pratique ascétique pour comprendre la réalité et rejeter l’illusion, la Māyā.

Bhakti mārga ou « voie de la dévotion » : considérée comme plus facile que le jñāna mārga, cette voie est plus populaire. Elle s’est particulièrement développée au cours des VIIIème-IXème siècles en Inde. Elle implique l’identification du dévot avec une divinité particulière, habituellement Rama ou Krishna (deux Avatars de Vishnou). Le premier grand texte de la bhakti est la Bhagavad-GītaKrishna affirme : « Seulement avec amour, vous pouvez venir à moi ». Lorsqu’on atteint la moksha, notre âme individuelle ne fait que revenir là d’où elle vient c’est-à-dire du corps de la divinité choisie. Krishna est l’un des dieux les plus appréciés de l’hindouisme justement parce que c’est lui qui présente pour la première fois ce concept de « bhakti ». Par ailleurs, les dix-huit formes de yoga données par Krishna à Arjuna dans la Bhagavad-Gita sont également des voies du salut pour l’âme.

 

 

La mort est donc perçue comme une sorte de moyen de pouvoir se libérer du fardeau qu’est le samsara. Chaque hindou se doit donc de faire en sorte de mener une vie exemplaire et ce afin d’espérer un jour pouvoir se libérer des renaissances. La mort n’est donc pas à craindre mais bien à attendre avec sérénité et espoir. 

 

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La mort en Asie, dans le bouddhisme

Le bouddhisme est un courant qui se développe avec la figure du Bouddha, l’« Eveillé » vers les VIème-IVème siècles de notre ère (les dates de naissance et de mort du Bouddha étant encore débattues, il est difficile d’être très précis).

 

 

Ce courant se développe en réponse aux mauvaises dérivations que venaient de prendre le védisme (alors devenu le brahmanisme). En effet, avec les développements conceptuels du védisme, les Brahmanes (la caste la plus haute, celle des prêtres) était devenue la seule capable de faire communiquer les Dieux et les Hommes. C’est vers eux qu’on devait se tourner si on voulait faire en sorte que les dieux nous entendent. Certains profitèrent de cette situation pour extorquer de l’argent et des privilèges aux dévots qui venaient juste pour rendre hommage à leurs dieux.

Face à cette situation, des courants déviants de l’hindouisme virent le jour dont les deux plus connus sont le bouddhisme et le jaïnisme.

Le bouddhisme récupéra donc de fait de nombreux concepts issus du brahmanisme et notamment l’idée de création et de destruction des Univers infinie ainsi que l’idée de samsara, « cycle des réincarnations » auquel il faut échapper. Tout comme dans l’hindouisme, le samsara nous contraint à nous réincarner indéfiniment et nous sommes tributaires de nos actions présentes.

Le but ultime de tout bouddhiste s’appelle néanmoins Nirvana et non pas moksha. Le premier à avoir atteint cet état dans notre ère cosmique est le Bouddha Gautama. Celui-ci était un prince qui renonça à son statut pour devenir moine. Il atteint à ses 29 ans l’Eveil, un état de Sagesse et d’Illumination ultimes qui lui permettent de connaître la Vérité. Il enseigna sa philosophie jusqu’à ses 80 ans, âge auquel il atteint le Nirvana, c’est-à-dire la mort. Mais au-delà de la mort telle que nous l’entendons, cet état doit être perçu comme un état de non-existence où rien n’existe ni bonheur, ni malheur, ni peine, ni réincarnation.

 

 

Au-départ dans le bouddhisme Theravada, le bouddhisme prêché par le Bouddha, seuls les Bouddha pouvaient prétendre à atteindre le Nirvana. Pour devenir Bouddha, cela pouvait prendre plusieurs dizaines de milliers d’années et plus d’une centaine de vies. Par exemple, il est dit que le Bouddha Gautama vécut 547 vies antérieures (jataka) avant de pouvoir prétendre à devenir Bouddha. L’idée étant de devoir faire preuve durant beaucoup de vie des vertus cardinales du bouddhisme : Générosité, Compassion, Sagesse… Notre réincarnation devenant alors meilleure au fur et à mesure du temps. Enfin au bout d’un certain temps, on atteint un stade assez élevé pour pouvoir devenir un Bouddha. Néanmoins, il faut faire attention à ne pas vouloir devenir trop zélé ni dans une direction ni dans l’autre. Avant de devenir le Bouddha, Siddhartha Gautama (en tant que prince) décide de se lancer dans une ascèse très dure car il considère que c’est le meilleur moyen d’atteindre l’Eveil. Son corps devient horriblement décharné et maigre, si maigre que les dieux (qui l’observent depuis le Ciel et qui attendent avec impatience son Eveil) prennent peur qu’il ne meure.

 

 

Le roi des dieux, Indra, descend alors sur Terre avec un instrument de musique à trois cordes. L’une des cordes est trop tendue et se rompt, une autre ne l’est pas assez et Indra ne peut en jouer. Celle du milieu en revanche est très bien accordée et donc Indra parvient à jouer un air de musique pour le Bouddha. Celui-ci comprend que la voie du milieu est celle qu’il faut suivre, il ne faut pas tomber dans les extrêmes, ni l’extrême oisiveté mais pas non plus l’extrême ascèse. La morale de cet épisode est qu’il faut donc savoir faire preuve de mesure.

Le fait que ce parcours de libération soit très long et très dur amena un courant nouveau dans le bouddhisme : le Mahayana ou « Bouddhisme dit du Grand Véhicule » vers les environs de notre ère. La nouveauté dans ce courant était la figure du bodhisattva qui prit de l’importance. Un bodhisattva est un être qui a atteint l’Eveil mais qui refuse d’atteindre le Nirvana afin d’aider les êtres indéfiniment. Cette figure prit une place prépondérante dans le bouddhisme et devint l’idéal à atteindre.

 

Avalokitesvara, bodhisattva de la Compassion

 

Encore plus tard, vers le VIIIème siècle de notre ère, un nouveau courant vit le jour dans les grandes universités du nord-est de l’Inde : le Vajrayana ou « Véhicule de Diamant ». Ce courant très ésotérique est également appelé « bouddhisme tantrique ». Il développe en particulier l’idée qu’il est possible d’atteindre le Nirvana en une seule vie par le biais de visualisation de divinités, de méditation, de récitation de mantra. Ce bouddhisme est particulièrement apprécié au Tibet et en Extrême-Orient où il a donné lieu à de très nombreuses créations artistiques d’envergure.

C’est notamment le bouddhisme tantrique qui a donné naissance à toutes les divinités courroucées qui sont peintes ou dessinées sur les murs des monastères ou sur les thangka tibétains. Celles-ci, souvent liées à un monde macabre et effrayant, ne doivent pas être prises pour des monstres ou des démons. Les nombreuses parures macabres dont elles sont décorées et les nombreux ossements et corps qui peuvent traîner autour d’elles ne sont pas non plus à prendre pour les corps des dévots.

 

Vajrapani sous sa forme courroucée, parfois les divinités portent des bijoux à motif de crânes ou des guirlandes de têtes humaines en collier

 

Le corps humain, dont les os font partie, représentent dans le tantrisme l’enveloppe corporel ainsi que les attachements terrestres (relations, possessions) dont il faut savoir se détacher pour atteindre l’Illumination afin de sortir du cercle des réincarnations. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la présence de guirlandes de crânes autour du cou d’une divinité n’est pas maléfique, il s’agit en fait des hordes de démons et des mauvaises énergies que celle-ci est parvenue à vaincre.

Porter des parures dotées de crânes ou posséder des objets rituels qu’on pourrait considérer comme macabres au premier abord n’est donc ni maléfique ni mauvais dans le bouddhisme, il s’agit au contraire de se protéger des démons et des mauvaises pensées qui pourraient nous accabler.

 

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Kapala (tête de mort), site de Mes Indes Galantes Bijoux en os et argent

 

On remarque donc que dans les deux cas, dans l’hindouisme comme dans le bouddhisme, il est important de mener une vie bonne et exemplaire et ce afin de profiter d’une libération méritée et une sortie du cycle des réincarnations. Dans les deux cas, la souffrance, la peine, le bonheur, les sentiments, les attachements sont autant de liens qu’il ne nous faut pas ni négliger ni trop renforcer. Pour les croyants, il est important de mener une vie mesurée, qui ne tombe pas dans les excès.

La mort ne doit donc pas nous effrayer, elle doit plutôt être perçue comme un moyen de nous approcher du but ultime qui est celui de la libération et de la disparition de la peine.

En Asie, l’image du crâne est très utilisé notamment sur des bijoux en os de buffle ou de yak. Ces bijoux peuvent être des mala, des bracelets, des bagues…

 

Bague tête de mort Bijoux Mes Indes Galantes

 

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En effet, selon un adage indien

« Si on le contemple c’est Dieusi on le regarde c’est une pierre ».

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