Le kartika ou Kartrika, également appelé trigug ou drigug en tibétain est un attribut féminin, il fait partie des nombreux symboles qui accompagnent les divinités. Ces symboles se sont complexifiés avec le développement du bouddhisme Vajrayana.
Kartrika, Kartrika ou Trigug - Site de Mes Indes Galantes
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Kartika ou drigug - Musée Guimet
Le bouddhisme Vajrayana, aussi appelé Bouddhisme du Véhicule de Diamant ou Bouddhisme Tantrique, se développe dans le courant du 8ème-9ème siècle dans les universités religieuses du nord-est de l’Inde avant de se diffuser dans les montagnes himalayennes et en Extrême-Orient où il connaît une énorme adoption. Pensé et constitué par de nombreux maîtres bouddhiques de tous les coins de l’Asie, ce bouddhisme entend permettre à ceux qui étudient le bouddhisme auprès d’un maître qualifié de pouvoir atteindre l’Illumination et donc le Nirvana en une seule vie, là où le bouddhisme ancien, prêché par le Bouddha, le permettait en de nombreuses vies. Pour se faire, il est indispensable que le disciple étudie auprès d’un maître qualifié et apte à lui transmettre les nombreuses connaissances qu’exigent ce bouddhisme. Beaucoup plus complexe que ses prédécesseurs, le bouddhisme Vajrayana est un bouddhisme très ritualiste, qui comprend de nombreuses récitations de mantra, prières, exécution de mandala et un panthéon bouddhique profus. Généralement, le maître aide l’élève à choisir une divinité d’élection, parmi les très nombreuses divinités vajrayaniques, afin que celui-ci puisse apprendre à la visualiser et à s’identifier à elle. Ces rituels doivent permettre au disciple de s’aider à atteindre l’Eveil. En plus de ces visualisations, le bouddhisme Vajrayana est doté de très nombreux symboles qui sont censés aider celui qui le souhaite à avancer sur la voie de la Sagesse et de l’Illumination. Chacun de ces symboles possède une signification particulière et appelle la protection et les bons auspices sur celui-ci qui les prie ou les porte.
Ces symboles peuvent être d’ordre cosmologique (comme le Soleil et la Lune), d’ordre végétal (comme le myrobolan ou l’épi de maïs) ou encore être des objets porte-bonheur (comme le bézoard ou la conque blanche). Tous ces symboles sont en général tenus par les divinités ou présents autour d’elles. Parmi ces symboles on compte aussi des objets rituels, tenus par les divinités, que les moines bouddhiques utilisent au cours de leurs prières et de fêtes bouddhiques.
Le couperet à lame courbe est le couteau des divinités féminines. Il possède une poignée de vajra et une lame courbe. Ces dakini sont particulièrement présentes dans le bouddhisme tantrique ainsi que dans l'hindouisme tantrique.
Simhamukha la Lione Blanche forme secrète de Padmasambhava
Le khatvanga, le damaru et la coupe crânienne des ascètes sont les emblèmes principaux des yogis et des sages tantriques, le khatvanga, le couperet à lame courbe et la coupe crânienne sont quant à eux les trois principaux attributs des yogini et dakinis tantriques. La lame du couteau des dakinis est plate, semi-circulaire et tranchante, elle se termine par un crochet. Ce couteau peut être utilisé pour couper, râcler, tirer et exécuter tous les gestes liés à l’écorchement. La poignée est coiffée d’un demi-vajra, elle est fixée sur le croissant intérieur de la lame au moyen d’une monture en or.
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Les dakinis utilisent le kartika afin de terrifier et de subjuguer les démons et les forces négatives. La sagesse, féminine, de la conscience pure est ainsi le couteau qui tranche les émotions négatives et les pensées fausses. La lame tranchante déchire aussi bien les émotions perturbatrices – orgueil, jalousie, colère et attachement – que le voile cognitif des fausses vues engendrant l’ignorance fondamentale. Une fois ces deux types d’obscurcissements éliminés, l’Eveil peut être atteint.
Samanthabhadra - Mes Indes Galantes
Le couperet sert également à éradiquer les obstacles à l’absorption méditative : l’orgueil, l’absence de foi, l’absence de dévotion, la distraction, l’inattention et l’ennui. C’est la coupe crânienne qui forme la partie masculine de la paire qu’elle forme avec le couperet. Ensemble, ils symbolisent les moyens habiles (la coupe crânienne) et la sagesse (couperet), que la dakini tient en union perpétuelle.
Dakini tenant une coupe crânienne et un kartika ou Trikou
Par exemple, la dakini peut brandir triomphalement son couperet vers le ciel pour signifier qu’elle a tranché victorieusement la dualité sujet/objet ; d’autres fois elle le tient devant son cœur, au-dessus de la coupe crânienne pour montrer directement l’union de la sagesse et de la compassion ; parfois encore elle le pointe vers le sol pour montrer qu’elle a tranché les racines du samsara (cycle des réincarnations).
La polarité de ce symbole est inversée chez les déités masculines : dans ce cas, le kartika représente les moyens habiles et la coupe la sagesse. Par ailleurs ces divinités peuvent porter deux sortes différentes de couteau en demi-lune : le kartika des dakinis, avec le crochet ; ou le hachoir adamantin, crépitant de flammèches qui apparaît dans la main de certaines divinités extrêmement courroucées. Ce hachoir servant alors à trancher les artères vitales des ennemis qui font obstacle à l’atteinte de l’Eveil, le sang tout chaud et le cœur encore palpitant de ces démons étant recueillis dans la coupe crânienne.
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Kartika - Musée Guimet
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