Le khatvanga parfois appelé bâton ou sceptre magique est, dans l'hindouisme, l'un des attributs du dieu Shiva. C'est également un attribut important dans le bouddhisme tantrique tibétain.
PRINCIPE MASCULIN - PRINCIPE FEMININ - PRINCIPE DE VIE
A l'origine le khatvanga était conçu dans des os humains ou d'animaux, plus particulièrement les os des jambes et des bras/pattes. Aujourd'hui, il est plutôt conçu dans du métal et du bois.
Khatvanga Guru Ripoche
Sa représentation
Il se présente sous la forme d'un long bâton. Pouvant se terminer par un vajra ou un trident, il présente une enfilade. De bas en haut on trouve :
un double vajra,
un vase de longue vie, contenant le nectar de l'immortalité,
trois têtes coupées présentant les différents stades de la décomposition (fraîche, en décomposition et sèche). Dans la peinture ces trois têtes sont souvent figurées de couleurs différentes afin de bien montrer l'évolution et l'avancement de la décomposition. En sculpture c'est plus complexe à représenter mais souvent si vous voyez trois têtes dont une est un crâne vous pouvez être à peu près sûr que les deux autres sont les états précédents l'état d'ossement.
Khatvanga British muséum
Khatvanga dans l'hindouisme
Shiva ou Rudra tiennent tous deux un khatvanga et s'en servent comme d'un bâton de marche. On reconnaît le khatvanga de Shiva par le fait qu'il soit couronné d'un trident. Souvent un damaru est accroché au bâton.
Ce bâton sert à souligner la puissance du dieu de la destruction ainsi que sa sagesse.
Dans le bouddhisme
Le bouddhisme tantrique présente de nombreuses divinités, ainsi que de nombreux saint personnages, tenant cet attribut.
Il est dit d'ailleurs dans le bouddhisme tibétain que le premier être à l'avoir utilisé au Tibet fut Padmasambhava, une figure de moine un peu légendaire qui aurait introduit le bouddhisme au Tibet et qui serait né d'un lotus (d'où son nom, padma signifiant lotus).
Déjà de par cette figure, on voit l'importance du khatvanga au sein du bouddhisme.
Dharamasala - Khatvanga et Guru Rinpoche
Le détail de son symbolisme est assez complexe dans le tantrisme bouddhique. C'est souvent le cas pour ces symboles et attributs de divinités qui se trouvent dans le Tantrayana, celui-ci développant le bouddhisme de manière extrêmement compliquée, multipliant les divinités, les manières d'atteindre l'Eveil etc...
Plusieurs interprétations existent pour ce bâton. Nous allons vous présenter une de ces manières d'interpréter ce sceptre.
On peut établir des correspondances entre les différentes parties du khatvanga et l'Univers tel qu'il est considéré dans le bouddhisme (attention les parties ne sont pas forcément toutes présentes sur chaque khatvanga, néanmoins, nous tenons à toutes les expliciter) :
Le double vajra (le foudre-diamant, c'est-à dire le symbole de la pureté et de la dureté de la Loi bouddhique qui tranche l'ignorance) représenterait la base de l'univers, le socle sur lequel il se tient et se stabilise,
Le vase de longue vie serait le Mont Meru, la montagne sacrée par excellence sur laquelle sont censés résider tous les dieux,
Le sommet du vase serait le palais d'Indra, le roi des dieux, et dieu de l'orage et des phénomènes cosmiques.
Ensuite viennent les trois têtes, éléments essentiels de ce bâton et qui, souvent, sont le point qui étonne les occidentaux qui ne connaîtraient pas le bouddhisme tantrique et ses aspects un peu macabres.
Ce qu'il faut retenir dans ce type de bouddhisme, c'est que le macabre, l'aspect sexuel sont signifiants et doivent toujours être perçus comme symboles spirituels et sacrés avec une signification plus complexe, et que ce ne sont pas le résultat de lubies de la part des Tibétains...
La tête fraîche représenterait le monde des désirs, dans lequel les Humains sont emprisonnés, aussi appelé khamadhatu,
La tête en décomposition représenterait le monde de la forme, auquel seuls les bodhisattvas et les sages peuvent accéder une fois qu'ils se sont débarrassés de leurs désirs, aussi nommé rupadhatu
La tête sèche correspondrait au monde sans forme, auquel seuls les Bouddhas peuvent accéder, arupadhatu.
Comme vous le voyez, il ne faut pas s'arrêter aux côtés macabres de ces têtes, qui sont là en fait pour montrer le chemin qu'il faut emprunter aux fidèles qui observeraient le prêtre, le moine tenant ce bâton.
Le trident serait le symbole des Trois Joyaux du bouddhisme (le Bouddha, la communauté bouddhiste et le dharma/la Loi) qu'on appelle Triratna,
Le ruban représenterait les montagnes et l'océan circonscrivant le Mont Meru,
Le damaru et la cloche représentent les moyens (sous-entendue d'atteinte de l'Eveil) et la sagesse ultime (c'est à dire le but que les moyens doivent permettre d'atteindre).
Il faut d'ailleurs s'arrêter quelques instants sur la complémentarité de ces deux objets qui sont aussi les symboles du masculin pour le damaru et du féminin pour la cloche. Lors de cérémonies, il n'est pas rare de voir des prêtres faire pénétrer la cloche dans le damaru afin de symboliser l'union des deux principes de vie et ainsi (par analogie) la jouissance physique qui est identifiée à l'atteinte de l'Eveil.
Enfin le Soleil et la Lune représenteraient les astres de l'univers, qui gravitent autour de notre monde et qui font partie du cycle de la vie.
Ainsi, le khatvanga représente en fait la totalité de l'univers tel que les bouddhistes le voient. Le tenir permet de se rapprocher de la sagesse et de l'Eveil car les nombreux symboles qu'il porte sont en lien avec toutes ces qualités (sagesse, connaissance...) qu'il est nécessaire de posséder pour atteindre l'Illumination comme l'a fait le Bouddha avant nous.
Par ailleurs, lorsque les divinités masculines le tiennent, il représente le principe féminin. Et vice-versa, lorsqu'une divinité féminine le tient, ce bâton représente le principe masculin.
Ces considérations sur une complémentarité et une fusion entre les principes féminin et masculin est très exploité dans le bouddhisme tantrique, qui identifie en fait l'acte sexuel et la jouissance à l'atteinte de l'Eveil. Il n'est donc pas étonnant de retrouver un tel symbolisme dans un objet aussi chargé en énergies et complexe que ce bâton.
Ou venez les choisir dans notre boutique du Marais à PARIS.
En effet, selon un adage indien
« Si on le contemple c'est Dieu, si on le regarde c'est une pierre ».
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