Padmasambhava ou Guru Rinpoche

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Padmasambhava (littéralement né du lotus) est un maître bouddhiste du 8ème siècle né probablement durant le premier quart de ce siècle, dans la vallée de Swat au Pakistan aussi appelé Guru Rinpoché (« précieux maître »). Bien qu’il ait existé historiquement, on ne sait rien de lui à part qu’il participa à la construction, à la demande du roi Trisong Detsen, du premier monastère bouddhiste à Samye au Tibet, qu’il quittera en raison d’intrigues de cour.

 

Sagesse – Connaissance – Savoir – Eveil

 

Guru Rinpoche  Padmasambhava signification

Matthieu Ricard, le moine, déclare : « Au Tibet, Padmasambhava, Né-du-Lotus, le plus souvent connu sous le nom de Guru Rinpoché, le « précieux maître », est révéré comme un second Bouddha. […] Pour les Tibétains, Padmasambhava est considéré comme une manifestation du Bouddha Sakyamuni. En effet, dans la Parinirvâna, on trouve une prédiction dans laquelle Sakyamuni annonce qu’il reviendra par une naissance immaculée afin de répandre les enseignements des tantras. »

En effet, dans le Sutra des prédictions de Maghada et dans le Sutra du nirvāna, le Bouddha Sakyamuni déclare qu’il reviendra sous une forme plus puissante, quelques années après le Parinirvâna pour donner des enseignements plus élevés. Enfin dans le Tantra de la personnification parfaite de la nature inégalée Buddha dit :

« Huit ans après mon passage en nirvana
Je réapparaîtrai dans le pays Oddiyana,
Portant le nom de Padmasambhava.
Je deviendrai le seigneur des enseignements du Mantra secret »

Philippe Cornu écrit également :

« Padmasambhava, que tous les tibétains nomment d’ailleurs Guru Rinpoché, « Le Précieux Guru », est bien plus que le personnage historique dont les tibétologues s’accordent à reconnaître le passage bref au Tibet au VIIIe siècle […] N’est-il pas considéré comme le second Bouddha, avec la mission d’enseigner le Tantra ? Padmasambhava est en vérité le symbole vivant du bouddhisme tibétain, la personnification du principe essentiel de la transmission des enseignements tantriques et du Dzogchen, c’est-à-dire le Maître par excellence. »

Cet éminent personnage, souvent trop méconnu des Européens occupe une place de choix au sein du panthéon bouddhique et les légendes qui l’accompagnent sont innombrables.

 

Padmasambhava, le principe du « maître » dans le Vajrayana 

Le maître spirituel est appelé « guru » en sanskrit et « lama » en tibétain, c’est lui qui est la clef du bouddhisme tantrique. En effet c’est par lui, et par lui seul, que l’enseignement est maintenu vivant et que les disciples peuvent recevoir les conseils avisés qui vont leur permettre d’atteindre l’Eveil. Il est le dépositaire de la lignée des maîtres qui l’ont précédé. Selon le maître Jamyang Khyentsé Tchökyi Lodrö (1893-1960), chacun de nous possède une nature de Buddha qu’on identifie à un « maître intérieur », qui n’a jamais douté un seul instant de sa sagesse. Ce « maître intérieur » recherche depuis de nombreuses vies la vérité et il ne trouve son miroir que lorsqu’il a enfin découvert le « maître extérieur ». Grâce à lui, la Sagesse nous est dévoilée pas à pas et on se rend compte que la Sagesse du « maître extérieur » est semblable à notre propre « maître intérieur ». La relation maître-disciple est donc une relation de confiance et de cœur, le maître nous aide à accroître notre conscience ainsi qu’à libérer notre âme.

Guru Rinpoche est la personnification du maître par excellence et malgré son existence historique attestée, de nombreuses légendes extraordinaires le concernent. Quelles sont ces légendes ?

 

Padmasambhava, Apparition et naissance de la légende

Padmasambhava - Mes Indes Galantes Statues

Site de Mes Indes Galantes

 

Du point de vue des sources, il est à la fois aisé et compliqué de retracer la vie du Guru Rinpoche. Aisé parce que de nombreuses sources littéraires le concernent, et compliqué car de très nombreuses versions de son histoire existent.

Selon la légende, Padmasambhava apparaît sous la forme d’un enfant de huit ans dans le royaume d’Oddiyana. Il est impossible de dire quand il est né, combien de temps il vit ou quand il meurt. Il est possible qu’il ait vécu des siècles. On le trouve dans une fleur de lotus à la surface du lac Dhanakosha, ce qui a donné son nom, qui signifie littéralement « Né du lotus ». Le roi, tout de suite impressionné, le reconnaît comme son fils et en fait son héritier.

Ce caractère extraordinaire de sa naissance est extrêmement symbolique pour le pratiquant. En effet, elle signifie, entre autres, que la Nature du Buddha présente en chacun des êtres est primordialement pure. Le lotus, fleur immaculée jaillie de la boue, est la métaphore idéale, très utilisée par les hindous et les bouddhistes, pour décrire l’aspect primordialement pur de l’esprit qui n’a jamais été encore souillé par les passions. Au contraire, ce lotus naît et se nourrit de la boue, tout comme le pratiquant sera amené à transformer les mauvaises afflictions en pensées positives.

 

 

Pour continuer l’histoire du Guru, il grandit au sein d’un palais, tout comme le Buddha Sakyamuni, mais décide de se défaire de la vie mondaine et des attachements afin de s’adonner à une vie spirituelle. Il sait que son père ne le laissera pas partir et décide alors de trouver une solution pour pouvoir quitter le palais. En se promenant un jour avec ses ministres dans un jardin, il aperçoit dans sa suite un enfant (fils d’un vassal) avec une guêpe sur le front, il lance une pierre sur la guêpe qui pique l’enfant avant de mourir, provoquant sa mort. Ce meurtre est réprouvé par les membres de la cour et ils souhaitent qu’il soit exécuté.

Néanmoins, cet épisode étonnant et ce meurtre sont expliqués par Padmasambhava qui raconte qu’en réalité cet enfant était la réincarnation d’une prostituée qui vivait à l’époque où Padmasambhava était un jeune prince du nom de Gautama, elle s’appelait Bhâdra. La guêpe quant à elle était la réincarnation du débauché Padma Tsalag, ayant vécu en même temps que Bhâdra. Les deux avaient projeté de se livrer à la débauche mais un jour Bhâdra se donna à un autre homme, pris de colère Padma Tsalag la tua et jeta son épée ensanglantée aux pieds du pauvre Gautama qui fut dès lors accusé du meurtre et exécuté. Selon Guru Rinpoche, cette répétition de l’histoire ; le meurtre de l’enfant (Bhâdra) par la guêpe (Padma Tsalag) et avec comme bouc émissaire Guru Rinpoche lui-même (Gautama) ; est le résultat de l’action du karma et donc aucune loi n’a été bafouée.

Le roi décide donc de l’excuser. Mais il commet ensuite un deuxièle meurtre en tuant un ministre malveillant, meurtre pour lequel il se justifie de nouveau. Néanmoins le roi est obligé de l’envoyer en exil et Padmasambhava s’y soumet bien volontiers. Il quitte son royaume et part méditer dans un charnier, en Inde il existe huit grands charniers que Padmasambhava va tous visiter, de l’extérieur ce sont des endroits dangereux, où rode la mort mais ils sont aussi des lieux propices à l’initiation en tant que symboles tantriques de la transformation intérieure. En plus ces charniers représentent symboliquement les huit types de conscience de la philosophie bouddhique et secrètement, ils sont aussi les huit lieux sacrés du corps subtil du yogi.

Après ce séjour dans le charnier, il aura plusieurs maîtres, voyagera beaucoup et convertira de nombreux pays d’Asie au bouddhisme Vajrayana ou remettra les pratiques dans le droit chemin ; parmi ses nombreuses aventures, on peut noter l’histoire du lac Rewalsar ou lac du lotus.

Selon la tradition, Padmasambhava, eut comme disciple fervente une princesse indienne, Mandarava. Or celle-ci s’était enfermée, en compagnie de ses servantes devenues nonnes comme elle, dans son palais. Personne ne devait y pénétrer, or Padmasambhava qui savait qu’il lui fallait enseigner le bouddhisme à Mandarava apparut devant elle et rentra dans ce palais rempli de femmes. Un bouvier qui passait par là le vit et avertit le roi que les nonnes n’étaient peut-être pas aussi vertueuses qu’elles le prétendaient. Le roi, père de Mandaraya, en fut furieux et décida de brûler vif l’homme qui avait osé rentrer dans le palais ; mais l’ascète survécut sain et sauf, et du bûcher émergea un lac qui fut appelé Rewalsar ou Tsopéma. Le roi se repent alors de ses actions et offre sa fille en mariage au sage ainsi que son royaume. Objet de vénération l’endroit est sacré et attire des pèlerins encore aujourd’hui.

 

Un peu plus tard, le roi du Tibet, Trisong Detsen (8ème siècle), l’appelle afin de venir l’aider à lutter contre les déités malveillantes, pourtant fréquentes dans la croyance Bön. En effet, à cette époque au Tibet, les croyances chamaniques qui existaient avant l’arrivée du bouddhisme ont repris la prééminence. Trisong Detsen souhaite faire en sorte que le bouddhisme reprenne une place importante au sein du pays et souhaite édifier un monastère.

Mais des démons l’en empêchent et défont au cours de la nuit ce que les hommes effectuent le jour. On raconte que Padmasambhava anticipe cette invitation et part en direction du Tibet avant même que le roi ne rentre en contact avec lui. Dès l’arrivée de Guru Rinpoché au Tibet, le roi lui offre sa femme Yeshe Tsogyel comme présent, signifiant ainsi le respect qu’il lui porte. Guru Rinpoche se sert de ses pouvoir tantriques pour défaire les démons.

Fait intéressant, les pouvoirs de Guru Rinpoche sont si grands, qu’il parvient à convertir les démons au bouddhisme et même à les transformer en protecteur du Dharma. D’ailleurs dans le bouddhisme du Vajrayana il est intéressant de voir que de nombreuses déités hindoues ont été récupérées et transformées en protectrices du Dharma ou encore en démons que les Buddha ou les divinités bouddhiques écrasent sous leurs pieds.

A la suite de cela, le monastère de Samyé Gompa, premier monastère bouddhiste du Tibet, est fondé en 779. Les premiers moines de ce monastère sont les premiers descendants de la lignée des Nyingmas. Encore maintenant, cette lignée est appelée « lignée des Anciens ». Depuis lors, on considère que Padmasambhava a diffusé le bouddhisme au Tibet au VIIIème s après JC.

Le monastère de Samye, de nos jours.


Mantra de Padmasambhava 

OM ĀH HUM VAJRA GURU PADMA SIDDHI HŪM 


Au Tibet ce mantra est presqu’aussi célèbre que le Om Mani Padme Hûm. Il faut rappeler que les mantra sont essentiels dans le bouddhisme Vajrayana, ce sont des formules mystiques qui condensent le pouvoir spirituel des Buddha sous forme sonore. Ici ce mantra signifie « ce qui protège l’esprit », il apporte protection contre les mauvaises pensées, contre la distraction et contre la confusion. De plus il inspire le pratiquant qui le récite à la méditation. En le récitant vous entre directement en lien avec Padmasambhava jusqu’à ce que vous réalisiez que le Padmasambhava ultime réside dans votre cœur.

 

 

 

Padmasambhava, ses différentes formes

Il apparaît à divers moments de son histoire sous différentes aspects appelés « Les Huit Noms », symbolisant différentes facettes de l’Eveil. Mais il faut préciser que ces facettes sont plutôt des aspects d’un même principe central, comme les facettes d’un même et unique cristal, il est donc toujours question de l’énergie et la personne de Padmasambhava. Nous allons vous présenter trois d’entre eux.

 

La première est Péma Gyalpo, le « Roi-Lotus » :

Péma Gyalpo le Roi Lotus


Dans l’iconographie, il est représenté vêtu comme un prince, la jambe gauche repliée et la jambe droite posée sur un coussin de lotus, prêt à agir. De la main droite il joue d’un tambourin à boules fouettantes appelé damaru et dans la gauche, il montre un miroir.Dans cet aspect, après sa naissance dans un lotus, il devient le fils adoptif du roi Indrabhodi et prince héritier de l’Oddiyana.

 

Padmasambhava :

Sous ce nom, « Né du Lotus », il se manifeste en grand Pandit, en érudit, dans le Dharma. Il est habillé en docteur en philosophie et porte la coiffure du Pandit.


Cette manifestation est là pour nous rappeler que se contenter de pratiquer et de faire des expériences spirituelles ne suffit pas. Sans connaissance claire du but ultime, ces expériences méditatives ne seront que des pièges générateurs d’attachements, tout comme certains hallucinogènes peuvent nous faire croire qu’on a tout compris. La pratique et la théorie sont donc toutes les deux nécessaires pour atteindre l’Eveil. On peut les comparer à deux ailes, n’en développer qu’une ne servirait à rien pour voler.

 

Le dernier nom ou Dordjé Drolö signifie « Diamant à la panse tombante », elle est la plus étonnante des Huit Manifestations de Padmasambhava.

Dordjé Drolö Diamant à la panse tombante


Il est rouge foncé, courroucé, il possède trois yeux injectés de sang, les cheveux roux et il est environné de flammes. Il brandit un vajra de la main droite et pointe une dague de l’autre tout en lançant un scorpion. Habillé d’une cape rouge et d’une robe bleue, il se tient debout sur une tigresse qui piétine un moine tout en dévorant son cœur. Cette tigresse étant en réalité une de ses épouses mystiques. Par ailleurs il ne faut pas se laisser abuser, le moine qu’il piétine est en réalité un esprit de la famille des gyalpos, qui prennent cette apparence afin de mieux tromper les dévots et de semer la confusion et la zizanie au sein des groupes de pratiquants. Les amulettes en forme de scorpion, liées à Dordjé Drolö sont réputées protéger de la folie et des négativités d’ordre spirituel. Il est la personnification de l’ascèse de folle sagesse.

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