Tirthankara

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Les Tirthankara sont les sages du jaïnisme, une religion apparue à peu près en même temps que le bouddhisme et qui s’inspire en partie de croyances védiques et hindoues.

 

Sagesse – Détachement – Calme – Apaisement de l’âme

 

 

Les origines du jaïnisme

Vers 1800 avant notre ère, des peuples provenant d’Asie Centrale (Ouzbékistan…) pénètrent dans le sous-continent indien et plus particulièrement dans la vallée du Gange. Ils emmènent avec eux leurs croyances, leurs écrits, leur système social et leur langue. Ces peuples sont connus sous le nom d’« Arya » ou « Aryen ». La langue qu’ils amènent est une forme archaïque du sanskrit, leur système social préfigure les castes indiennes (chez les Arya elles sont au départ au nombre de 3 : les nobles, qui sont aussi les hommes de guerre : les kshastriyas / les hommes de religion : les brahmanas / et enfin la caste des marchands, des artisans, des agriculteurs : les vaishyas), leurs croyances évoluent pour former l’hindouisme et leurs écrits sont les Veda. L’époque dite Védique s’étend d’environ 1500 à 500 avant notre ère.

 

 

Ces populations ont véhiculé un mode de pensée religieuse se fondant sur des groupes de textes appelés Vedas, ces Vedas sont regroupés en quatre grands types et la Rig Veda est la plus importante, elle regroupe les hymnes et les prières à faire aux divinités importantes. On remarque d’ailleurs que ces Dieux se trouvent être souvent des éléments naturels divinisés, par exemple le dieu Agni est en fait le dieu du feu, mais il est également physiquement le feu.

 

 

Ces divinités sont classées au sein de la Rig Veda par grandes catégories et ce sont elles qui vont donner le jour aux divinités hindoues. Les Aryas sont donc les fondateurs de la religion hindoue mais les Veda vont être complétés par d’autres textes, notamment par les Brahmanas qui ont été constitués vers environ 1000 avant J.-C.. Ces derniers sont constitués de données explicitant les rituels par lesquels il faut passer pour obtenir la bonne grâce des Dieux.

Ces textes sont plus à destination des prêtres que des masses, on remarque que la croyance en la réincarnation de l’âme y transparaît déjà. En effet, dans l’Hindouisme le temps n’est pas fini, il est cyclique et il y a plusieurs créations et fins du monde, et ces cycles continuels sont connus sous le nom de « samsara ». La dernière catégorie de texte date d’environ 700-600 avant J.-C. et se nomme Upanishad, ils reviennent sur les divinités et sur les techniques rituelles mais ont plus une portée philosophique, ils peaufinent l’appareil littéraire des populations aryennes et plus tard indiennes. Ce sont eux qui viennent conclure l’apport des Aryas.

 

 

Ces peuples ne se sont pas dotés de représentations divines, l’important était pour eux de s’adresser aux divinités à travers des cérémonies. Dans un tel contexte, on comprend que les prêtres soient devenus essentiels à la survie de la société aryenne, ils étaient en effet les seuls membres autorisés à permettre aux autres de s’adresser aux Dieux. Dans ce contexte peut-être qu’ils ont pu exagérer sur la rémunération de leurs offices, ce qui a conduit à l’émergence de courants différents en parallèle à l’orthodoxie védique. Ces courants sont bien connus en Occident puisqu’il s’agit du jainisme et du bouddhisme.

 

Qu’est-ce qu’un tirtankhara au sein du jaïnisme ?

Un Tirthankara (sanskrit : « Celui qui fait passer la rivière » (sous-entendu des existences)) ou Jina (« Victorieux ») est un saint et un sauveur qui est parvenu à vaincre le samsara et à mettre fin à ses multiples réincarnations, ouvrant ainsi un passage à d’autres. (Attention, les Tirthankara ne sont pas à confondre avec les Jina du bouddhisme).

 

 

Les jaïns pensent, tout comme les hindous ou les bouddhistes, que le Temps est cyclique. L’univers naît, vit puis meurt puis renaît etc… Ces multiples morts et renaissances sont découpées en « ères cosmiques ».

La philosophie jaïne a une cosmographie qui lui est propre. Elle considère l’univers occupé (là où se trouve la vie) comme fini, et l’univers non occupé, au-dessus du premier, comme infini. Depuis la fin du Moyen Âge, les univers sont symboliquement représentés sous la forme d’un corps humain, où les créatures se réincarnent sous différentes apparences depuis toujours. Selon le jaïnisme, l’univers global est infini, il n’a pas été créé, et il ne cessera jamais d’exister :

 

 

    « Le monde est incréé ; il n’a ni commencement ni fin, il existe par sa propre nature ; il est plein de jivas (les êtres vivants ou âmes) et d’ajivas (les substances sans vie) ; il existe dans une partie de l’espace et il est éternel. »

— Samana Suttam (texte jaïn).

 

Le temps jaïn est un cercle, d’où le terme de cycle. Une moitié du cercle est une période faste spirituellement (l’utsarpini) et l’autre moitié est décadente (l’avasarpini). Un cycle entier est un kalpa. Cette roue du temps commence par la misère pour arriver à sa moitié la plus agréable; puis le bonheur décroit pour que le temps arrive à nouveau dans la misère. Un cycle entier dure plusieurs milliers d’années.

 

Tirthankara - Mes Indes Galantes - Signification - Rôle

La roue du temps jaïn, Ranakpur

 

Chaque période (d’ascension puis de déclin) est divisée en six phases. Nous serions actuellement, selon cette optique, dans la cinquième phase d’une période de déclin.

Dans chacune de ces longues périodes — qui font penser au jour de Brahma de l’hindouisme — il y a toujours vingt-quatre Tirthankara.

Les premiers sont des géants, mais plus le temps passe et plus leur taille décroît et plus l’intervalle à laquelle ils apparaissent réduit.

 

 

Pour notre ère cosmique, le dernier s’appelait Mahavira. Il a vécu vers le 6ème siècle avant notre ère, à peu près en même temps que le Bouddha.

Leur but est de nous aider, nous qui sommes des gens ordinaires, à nous libérer du cycle des renaissances.

 

Les 24 Tirthankara de notre ère cosmique et l’iconographie d’un tirthankara

 

Nom

Couleur

Symbole

1) Rishabhanatha

Jaune

Taureau

2) Ajitnâth

Dorée

Éléphant

3) Sambhavanâth

Dorée

Cheval

4) Abhinandannâth

Dorée

Singe

5) Sumatinâth

Jaune d’or

Roue ou oiseau

6) Padmaprabha

Rouge

Fleur de lotus

7) Suparshvanâth

Verte

Svastika ou cobra à 7 têtes

8) Chandraprabha

Blanche

Croissant de lune

9) Pushpadanta

Blanche

Crocodile ou crabe

10) Shitalnâth

Jaune d’or

Svastika ou feuille de pipal

11) Shreyâmsanâth

Jaune d’or

Aigle, daim ou rhinocéros.

12) Vâsupujya

Rouge

Buffle d’eau

13) Vimalnâth

Jaune d’or

Sanglier

14) Anantanâth

Dorée

Faucon ou ours

15) Dharmanâth

Dorée

Eclair

16) Shantinâth

Jaune d’or

Daim ou tortue

17) Kunthunâth

Dorée

Chèvre

18) Aranâth

Jaune d’or

Poisson

19) Mallinâth

Dorée

Kalasha

20) Munisuvrata

Foncée

Tortue

21) Naminâth

Dorée

Lotus bleu

22) Neminâth

Rouge foncé

Conque marine

23) Parshvanâth

Bleu foncé

Serpent ou cobra à 7 têtes

24) Vardhamana, le Mahâvîra

Jaune d’or

Lion

 

L’iconographie jaïna, qui se refuse à trop singulariser ces êtres parfaits confère cependant à chacun d’eux des attributs symboliques, dont les détails sont développés dans les textes postcanoniques : l’arbre qui lui est dédié, l’animal et la couleur qui lui sont propres, ses acolytes (un yaksa et une yaksinī).

Par exemple, Rishabhanatha possède une coiffure particulière, avec deux mèches lui tombant sur les épaules, qui permet de le différencier de tous les autres.

 

Tirthankara - Mes Indes Galantes

MNAAG

 

Mais ce n’est qu’avec ces détails qu’on peut différencier un tirthankara d’un autre, car le jaïnisme est une religion de la sobriété dans la statuaire (même  si on trouve des exceptions).

Les Tirthankara sont toujours assis en position du lotus ou debout, les bras le long du corps. Ils ne portent ni bijoux, ni vêtement, ce qui montre leur dépouillement. Leur visage est serein mais peut aborder un léger sourire.

Parmi les sites jains les plus connus de l’Inde on peut compter le temple de Ranakpur, en marbre blanc.

 

 

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En effet, selon un adage indien

« Si on le contemple c’est Dieusi on le regarde c’est une pierre ».

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