Les cinq Dhyani Bouddha ou Jina sont des Bouddhas supérieurs dont le concept a été développé dans le Vajrayana ou bouddhisme tantrique. Ils représentent les cinq aspects du bouddha primordial soit les cinq sagesses ...Ils sont également appelés bouddhas de méditation, mais aussi les cinq vainqueurs ou les cinq bouddhas de sagesse. Alors avons nous cinq Bouddhas ou un seul et même Bouddha ?
Cinq bouddhas - Cinq vainqueurs - Cinq bouddhas patriarches - Cinq Dhyani - Bouddhas de méditation- Cinq Jinas ou conquérants - Tathagatas ou Ainsi-venu
FIN DES POISONS DE L'ESPRIT (jalousie, orgueil, attachement, colère, stupidité) - BIEN-ETRE
Entré du Temple d'or , de son vrai nom Hiranya Varna Mahavihar - Patan
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Les familles de Bouddha auxquelles sont liés les cinq Dhyani Bouddha :
Le Vajrayana est un courant du bouddhisme qui est apparu au 8ème siècle dans le nord-ouest de l’Inde et très représenté dans les pays himalayeens.
Dans le Vajrayana, il est d’usage de regrouper les différents types de phénomènes existant dans l’Univers et dans l’Homme en plusieurs « familles ». Dans chacune des familles, chaque phénomène est envisagé sous un double aspect, pur et impur, et ce dans le but de montrer qu’on peut transformer ses défauts en qualités.
A l’origine, on n’avait que 3 familles de Bouddha :
→La famille du Bouddha (tathagata), représenté par la divinité Mahavairocana ;
→La famille du lotus (padma), représentée par Avalokitesvara ;
→La famille du diamant (vajra), représentée par Vajrapani ou Vajrasattva.
Ces familles sont en fait le côté purifié de ce que les bouddhistes considèrent comme les trois poisons de l’esprit, qui sont à l’origine de nos réincarnations infinies (samsara) :
→L’ignorance/la stupidité sont liés à la famille du tathagata ;
→Le désir/attachement sont liés à la famille du lotus ;
→La colère/l’aversion sont liées à la famille du diamant.
Dans des textes plus tardifs, on a rajouté deux familles de plus à ces trois familles d’origine.
→La famille joyau (ratna) ;
→La famille de l’action (karmakula).
Diagramme tiré du Dictionnaire du Bouddhisme de Philippe Cornu.
Ces cinq familles furent ensuite développées et devinrent un modèle pour exprimer ces idées de transformation d’énergies négatives en énergies positives. Par ailleurs, les Bouddha qu’on place désormais à leur tête dans les textes sont des « Jina », qui signifie « vainqueurs », et non pas des « Dhyani Bouddha », terme inventé par la littérature occidentale.
Selon un des textes les plus importants du bouddhisme Vajrayana, le Yogatantra, le Bouddha Vairocana est celui qui trône au centre (au Zénith) entouré d’Akshobhya à l’est, de Ratnasambhava au sud, d’Amitabha à l’ouest et d’Amoghasiddhi au nord.
Ce modèle des cinq familles permet de représenter tous les phénomènes qui existent dans la nature, ils sont alors regroupés et ordonnés selon un système orienté qui constitue la base du mandala. Ces cinq Dhyani Bouddha ne sont pas du tout des figures de bouddhas historiques qui seraient descendus sur Terre pour nous délivrer la Loi bouddhique. Ce sont les personnifications des principes d’Eveil (Sagesse, Compassion…), qui sont présents dans chaque être.
Atteindre, ou du moins visualiser l'un de ces Jina permet alors de s'approprier sa qualité et ce en transformant le poison de l'esprit qui lui est associé en qualité.
Par exemple, vous voulez lutter contre votre attachement aux choses de ce monde, aux objets ou aux êtres. Vous devez prier en particulier Avalokiteshvara (et donc Amitabha, son chef de famille) afin de transformer ce "travers" en compassion.
Les cinq Dhyani Bouddha ou Jina et leur représentation
Portique du Temple d'Or Patan - Hirana Mahavihara
Les cinq dhyani bouddhas ou bouddhas de méditation, sont donc un groupe de déités qui, dans le courant Vajrayana, représentent les cinq aspects du bouddha primordial et les cinq sagesses permettant de transformer les cinq émotions négatives (jalousie, attachement…) en énergie positive.
Chacun d’eux est associé à une couleur, à l’attribut de sa « famille », ainsi qu’une direction spécifique dans le mandala. Chacun d’eux est également associé à une épouse, une des Cinq Sagesses qui correspond en fait à une des passions de l’Homme qui a été dépassée.
Ils ont tous leur propre syllabe sacrée, un élément naturel et organe sensoriel associé, une perception sensorielle particulière et leur propre emplacement symbolique dans le corps humain.
Les divinités du vaste panthéon bouddhiste appartiennent à la famille de l' un des cinq bouddhas et reflètent ses caractéristiques distinctives, telles que la couleur, la direction et le symbole. Dans leur représentation elles peuvent parfois porter une image du parent Bouddha dans leur couronne.
Ces cinq Dhyani Bouddha ou Jina sont les suivants :
→Vairocana
qui siège au centre, au Zénith, dont le nom signifie « Celui qui met les apparences en forme ». Il fait partie de la famille du Tathagata. Il est uni à Dhatvisvari, la déesse de l’Espace. Sa sagesse est celle de la transmutation de l’ignorance et de la stupidité ;
→Akshobhya, qui siège à l’est, dont le nom signifie « l’Immuable ». Il fait partie de la famille du diamant. Il est uni à Bouddhalocana, « l’œil des Bouddhas » qui symbolise l’élément Terre ou parfois à Mamaki, qui symbolise l’élément Eau. Sa sagesse, qui est dit « semblable au miroir » est celle qui transmute la colère ;
→Ratnasambhava, qui siège au sud, dont le nom signifie « Source du Joyau ». Il fait partie de la famille du joyau. Tout comme Akshobhya, il est uni à Locana (la Terre) ou bien à Mamaki (l’Eau). Il possède la Sagesse de l’égalité, qui met fin à l’orgueil ;
→Amitabha, qui siège à l’ouest dont le nom signifie « Lumière Infinie ». Il appartient à la famille du lotus. Il est uni à Pandaravasini, « Parure blanche » qui symbolise l’élément Feu. Sa sagesse est celle du discernement, elle transcende les poisons du désir et de l’attachement ;
→Amoghasiddhi siège au nord, dont le nom signifie « Celui qui accomplit les buts ». Il fait partie de la famille de l’action. Il est uni à Samayatara, « La Libératrice », qui symbolise l’élément Air. Sa sagesse est celle qui met fin à la jalousie.
Cette disposition est la disposition classique d’un mandala, néanmoins, il n’est pas rare qu’elle varie en fonction des époques, des écoles bouddhiques ou même de l'endroit où on se trouve.
Soit certains textes changent les Jina de place, on échange par exemple la place de Vairocana et celle d’Akshobhya, ou alors on change l’apparence des Jina. Cela dépend des textes formatifs sur lesquels on se base, or le bouddhisme tantrique a été très fructueux au niveau de la littérature qu’il a suscité, c’est pour cela que ses concepts et ses divinités sont très compliquées, car elles sont représentées différemment selon les écoles tantriques ou selon les textes.
Néanmoins, les textes s’accordent pour dire que tous ces Bouddhas Supérieurs sont eux-mêmes les émanations d’un Bouddha Primordial, dont l’identité change elle-aussi selon les textes. Il représente le principe d’Eveil Primordial et est lui aussi uni à une parèdre. Il porte le nom de Samantabhadra ou d’Adibouddha et est uni à Samantabhadri.
Les émanations des cinq Dhyani Bouddha, Bodhisattva et Heruka
Au noyau de ces Dhyani Bouddha et de leur épouse se greffent des bodhisattvas masculins et féminins, des dakas et dakinis qui sont en fait leurs émanations. Ces personnages sont placés sur le mandala en fonction de leur appartenance à telle ou telle famille. Ils peuvent symboliser des éléments spatiaux tels que des planètes ou des étoiles, ou représenter les Sens…
Avalokitesvara est par exemple l'émanation principale du Dhyani Bouddha Amitabha.
Les mandalas les plus compliqués sont très densément peuplés justement parce qu’on retrouve non seulement les Dhyani Bouddha mais également toutes les émanations qui peuvent provenir d’eux, ce qui explique que ces mandalas soient parfois si difficiles à comprendre.
Par ailleurs, ces Dhyani Bouddha, bien qu’étant présentés comme des entités paisibles, possèdent des formes courroucées appelées Heruka.
Ces formes très effrayantes sont généralement représentées comme suit :
Le visage en colère, les crocs saillants, les yeux exorbités, des parures de crânes ou d’os autour de leur corps, avec parfois des visages d’animaux, des couleurs foncées, noir ou bleu…
Ces divinités, bien qu’effrayantes, ne sont pas là pour faire peur au fidèle, au contraire. Elles symbolisent le côté agissant des Jina, elles tuent les démons et protègent les fidèles. Les os et crânes qu’ils portent symbolisent les démons qu’ils ont tués. Ces démons étant la personnification de nos peurs et de nos désirs, ces Heruka sont là pour les transcender.
A chacun des Jina/Dhyani Bouddha correspond un Heruka particulier (qui peut changer en fonction des textes) qui porte le nom de la famille du Jina :
→Bouddhaheruka correspond à Vairocana, il siège au Zenith ;
→Vajraheruka correspond à Akshobhya, il siège à l’est ;
→Ratnaheruka correspond à Ratnasambhava, il siège au sud ;
→Padmaheruka correspond à Amitabha, il siège à l’ouest ;
→Karmaheruka correspond à Amoghasiddhi, il siège au nord.
Chacun d'eux est représenté comme étant puissamment, voire massivement bâti, nu à l'exception d'une peau de tigre ou d'éléphant, et portant des guirlandes de crânes humains. Des serpents sont enroulés autour de leur corps et de leurs bras. Ils ont en général au moins six bras, parfois beaucoup plus. Ils ont chacun trois yeux exorbités et enflammés, et une expression courroucée.
Ils sont généralement représentés piétinant les ennemis du Dharma et portant de nombreuses armes. Ils sont dessinés se déplaçant violemment vers la droite, qui est en fait, dans le bouddhisme, la position du vainqueur. Ils sont tous entourés d'un halo de flammes, qui symbolisent la pureté de leurs intentions ainsi que la destruction des passions.
Le Bouddha-Heruka est soit bleu foncé, soit noir, et les autres sont respectivement bleu, jaune, rouge et vert (c’est-à-dire de la même couleur que leur côté paisible).
Pour en savoir plus sur chacun des Jina/Dhyani Bouddha, venez découvrir nos articles sur notre blog : Vairocana, Amoghasiddhi, Amitabha, Ratnasambhava et Akshobhya.
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