Le tantrisme ou Tantra

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Le tantrisme, mot d’origine occidentale inventé au XIXe siècle est dérivé du terme tantra (sanskrit ; « règle, traité »).

 

Il désigne un ensemble de textes, de doctrines, de rituels et de méthodes initiatiques, qui ont pénétré de façon diffuse la plupart des branches de l’hindouisme et du bouddhisme (y compris le jaïnisme) et dont la définition exacte ainsi que l’origine historique restent un sujet de discussion parmi les spécialistes occidentaux. Il s’exprime à travers des pratiques yogiques et des rites, se basant sur des textes ou tantras révélés, selon la légende, par Shiva Lui-même.

À partir du VIIe siècle, on rencontre des cultes tantriques dans les écoles sivaïtes ou shaktistes, dans le bouddhisme Mahâyâna (pratiqué principalement en Chine, Corée, Japon et Viêt Nam) et dans le bouddhisme Vajrayāna (bouddhisme adamantin ou bouddhisme de diamant, aussi nommé bouddhisme tantrique) pratiqué principalement au Tibet, en Mongolie et au Japon. Ce dernier a été surtout diffusé dans ces pays par le biais d’universités bouddhiques du nord-est de l’Inde à l’image de Nalanda ou Vikramasila. Celles-ci accueillaient des professeurs réputés très émérites, qui ont attiré des étudiants du monde asiatique dans son ensemble et a permis au bouddhisme Vajrayana ou tantrique de se diffuser à grande échelle.

 

Le but de Tantra et son explication :

 

« Tantra » a pour but la libération de l’obscurité. Le tantra érotique, auquel le terme « tantra » est souvent à tort associé en Occident, ne fait pas partie du tantra originel ni de la tradition tantrique Shaivita ou Shakta. Dans la tradition tantrique de l’Himalaya l’aspirant spirituel est appelé sadhaka, et il pratique sadhana. Sadhana signifie « l’effort par lequel une personne devient complètement réalisée ». Dans la tradition tantrique le maître spirituel, le gourou ou lama (maître, guide), joue un rôle particulier. Ce maître conduit les étudiants sur le chemin spirituel de la connaissance et de l’Eveil. Il est indiqué dans les textes que l’étudiant ne trouve pas l’enseignant, mais que l’enseignant trouve l’étudiant.

Le tantrisme bouddhique est très compliqué car il multiplie les divinités et leurs attributs. Par ailleurs il est doté d’un symbolisme réservé avant tout aux initiés, et surtout un symbolisme sexuel. En effet le tantrisme n’exclut pas les aspects de l’expérience humaine. Il est vrai que l’imagerie sexuelle est très importante dans l’iconographie tantrique. Des images de divinités nues dans l’étreinte sexuelle sont fréquentes.

Souvent le tantrisme figure Shiva et Parvati ou un Bouddha et sa parèdre en union sexuelle

 

Cela peut nous étonner lorsqu’on se réfère au bouddhisme Theravada (celui du Buddha Sakyamuni) où l’union sexuelle est considérée comme une des choses qui nous rattachent au samsara et dont il faut se débarrasser. De plus cela contraste fortement avec la plupart des autres traditions spirituelles, où l’imagerie sexuelle est manifestement absente. Non seulement la sexualité est présente dans l’imagerie tantrique, mais aussi la colère et l’agressivité, sous la forme de divinités féroces et de leur parèdre portant des ornements de crâne et brandissant des couteaux. Cette imagerie ne signifie pas que la spiritualité tantrique encourage ou prescrit l’agressivité ou la colère. Ce sont des symboles que les initiés ne prennent pas comme tels mais dont ils connaissent la véritable signification.

Comme l’univers que nous habitons, Tantra est en constante expansion, il se manifeste comme une sorte d’ »armure cosmique, » composée de différentes énergies. Nous faisons partie de cette armure, tout comme nos ancêtres et comme chaque type d’énergie et de matière. Cela inclut les pensées, les actions et toute la matière physique. Parce que Tantra est un sujet mystique, il est presque impossible à définir. Même d’éminents chercheurs ont eu du mal à expliquer ce qu’est Tantra en réalité. Les différentes explications de ce principe indiquent sa nature multiforme.

La tantrisme - Tantra - Statuettes - Mes Indes Galantes

Site de Mes Indes Galantes

 

Le tantrisme bouddhiste est aussi appelé Mantrayana et Vajrayana. Mantrayana fait référence à l’importance des mantras dans la pratique tantrique que les pratiquants doivent réciter afin d’aider à la visualisation de leur divinité d’élection qui les aidera à trouver la voie de l’Eveil. Vajrayana vient du mot vajra, ce qui signifie la « foudre », ou le « diamant », ou « ce qui est indestructible ». Dans le Vajrayana beaucoup de divinités portent un vajra, une sorte d’arme de jet dotée d’une partie centrale en métal ou en bois et avec deux extrémités. Il symbolise la pureté et la dureté avec laquelle la vérité tranche l’ignorance, mais aussi à quel point, tout comme le diamant, la Vérité est indestructible et ne pourra pas disparaître.

 

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Vajra, site de Mes Indes Galantes

 

La notion de Sagesse est très importante dans le tantrisme, elle est nécessaire à l’obtention de l’Eveil. Dans la pratique tantrique l’idée est que la nature éclairée, la Vérité, est déjà présente à l’intérieur de nous, bien que temporairement obscurcie. Grâce à l’utilisation de la visualisation, de la méditation et de la récitation de mantra la perception ordinaire se transforme en « perception pure ». Le tantrisme a également des liens avec l’idée d’« énergie. Il existerait des énergies « mâles » et des énergies « femelles ». Chacun de nous possède les deux. Le côté mâle symbolise les moyens qu’on se donne afin d’atteindre notre but. Le côté femelle est le but à atteindre, c’est-à-dire la Vérité, la Sagesse. Ces énergies peuvent être réunies au sein de nous par le biais de méditation. Mais pour certains, elles pourraient également être réunies grâce à l’aide d’un partenaire. Le tantrisme inclut donc la sexualité au sein de son courant de pensées mais seulement comme un des multiples moyens d’atteindre l’Eveil pour le bouddhisme, ou de se réunir avec sa divinité Shiva ou Vishnou pour les hindous, et non pas comme une exclusive.

Le tantrisme a été pendant longtemps l’une des branches les plus négligées des études spirituelles indiennes en dépit du nombre considérable de textes consacrés à cette pratique, qui remonte au VIIe-VIIIe siècle après JC. Beaucoup de gens considèrent encore le tantrisme comme étant rempli d’obscénités et impropre pour les personnes de bon goût. Il est aussi souvent accusé d’être une sorte de magie noire. Cependant, en réalité, le tantrisme est l’une des traditions indiennes les plus importantes, et sa diffusion fait qu’il est aujourd’hui pratiqué par beaucoup, le Dalaï-Lama pratique par exemple une branche de bouddhisme tantrique. L’attitude religieuse des tantriques est fondamentalement la même que celle des disciples védiques.

La priorité est donnée au développement spirituel, parce que la vie spirituelle contrôle tous les autres domaines de la vie humaine. Le « Tantra » est un principe qui, en se pratiquant, va permettre d’atteindre notre objectif. L’essence de Tantra est d’éveiller la force spirituelle latente dans la personnalité humaine afin de l’unifier avec la Conscience Cosmique ou la Vérité. Il n’est pas une religion ou une philosophie vide qui est limitée aux domaines de la spéculation abstraite ou au débat théorique. C’est un processus de transformation subjective, qui peut être pratiqué par tous sans distinction de sexe, d’origine culturelle, d’éducation, de statut social ou d’évolution intellectuelle, il est le droit de tous.

Le mot « Tantra » peut être dérivée de la combinaison de deux mots « tattva » et « mantra ». « Tattva » signifie la science des principes cosmiques, tandis que « mantra » fait référence à la science du son et des vibrations mystiques. Tantra est donc l’application des sciences cosmiques en vue d’atteindre l’ascendant spirituel.

Le chemin du tantrisme est le chemin des braves, parce qu’il exige du praticien qu’il suive des disciplines strictes. La méditation est la pratique principale de cette tradition tantrique, et à travers elle le praticien lutte pour surmonter les faiblesses et les imperfections.

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Patanjali, « créateur » du Yoga, site de Mes Indes Galantes.

 

Grâce à la méditation quotidienne les praticiens sont confrontés à leurs plus profonds secrets et au contenu de leur esprit. Ensuite il/elle doit gérer ce contenu pour surmonter tous les obstacles auxquels il/elle fait face dans le chemin de l’auto-émancipation. Parce que le chemin peut être particulièrement difficile au début, parce qu’il nécessite souvent des changements d’habitudes de vie et des percées mentales qui remplacent les dogmes et les croyances irrationnelles enracinées, beaucoup de gens dévient provisoirement de la trajectoire lorsqu’ils ne sont pas en mesure de réussir à triompher des difficultés initiales. Le maître est alors là pour les aider à revenir sur le chemin.

Lorsque l’aspirant décide de suivre le chemin de la béatitude, il/elle sera initiée par un professeur de méditation qualifiée appelé Acarya, le sanskrit pour « celui qui enseigne par l’exemple ». Un Acarya est le plus souvent un moine ou une nonne. Avant de commencer l’initiation, l’aspirant prend un engagement à pratiquer la méditation et à vivre en harmonie avec l’équilibre universel, il se voit ensuite enseigner la technique elle-même. L’aspirant se voit conseiller alors de garder pour lui ses anciennes croyances personnelles. Les principales divinités adorées sont Siva et Shakti pour l’hindouisme. Pour le bouddhisme, le pratiquant va en général choisir une divinité d’élection, grâce aux conseils de son maître, qu’il va tenter de visualiser à travers des pratiques pour qu’elle l’aide.

Le tantrisme est différent des autres traditions, car il prend toute la personne, et ses désirs terrestres en compte. Bien que la plupart des gens soient attirés par les croyances et les pratiques spirituelles, ils ont un besoin naturel de satisfaire leurs désirs. Sans aucun moyen de concilier ces deux pulsions, ils sont en proie à la culpabilité, à la condamnation de soi ou deviennent hypocrites.

Le tantrisme offre une voie alternative, mais simple. Une personne qui, sans distinction de caste, de croyance ou de religion, aspire à l’expansion spirituelle ou fait quelque chose de concret pour y parvenir est, en quelque sorte, un tantrique.

 

Le tantrisme sivaïte :

 

Il y a 18 « Agamas », qui sont aussi appelés tantras de Siva, et ils sont à caractère ritualiste. Il y a trois traditions tantriques distinctes – Dakshina, Vama et Madhyama. Ils représentent les trois « shaktis » ou pouvoirs de Siva et sont caractérisés par les trois «gunas» ou qualités – « sattva », « rajas » et « tamas ». La tradition Dakshina, caractérisé par le « sattva » est une branche de ce tantrisme essentiellement tournée vers la pratique et par une sorte de « raisonnement » du tantrisme. Le Madhyama, caractérisé par « rajas » est de nature mixte, tandis que le Vama, caractérisé par « tamas » est la forme la plus magique du tantrisme.

Parmi les pratiques tantriques associées à Siva on trouve la pratique de la danse tandava. « Tandava » est une danse vigoureuse associée à Siva dans son image de danseur cosmique de Nataraja. Le nom tandava est dérivé du mot sanscrit Tandu qui signifie « sauter ».

 

La danse est exécutée pour imprégner l’esprit du pratiquant de courage et d’honneur. Elle dissipe tous les complexes et angoisses ainsi que la peur de la  mort elle-même. La pratique du yoga est également essentielle dans la pratique tantrique car celui-ci permet d’atteindre des niveaux de concentration tels qu’ils peuvent permettre de se rapprocher plus facilement de la divinité.

 

Les conditions nécessaires à la pratique du tantrisme :

 

Les Écritures sacrées jaïnes, hindous et bouddhistes appelées tantras fournissent des instructions détaillées sur un large éventail de sujets, y compris la connaissance spirituelle, la technologie et la science. Leur contenu est souvent paradoxal. Dans le Tantra, la science et le mysticisme vont main dans la main, comme le font la sensualité et l’ascétisme. Néanmoins les traités scientifiques avancés sont difficiles d’accès pour le profane, de manière générale le tantrisme et ses rituels nécessitent une préparation adéquate avant qu’ils puissent être bien compris. Le but tantrique est de sublimer plutôt que de nier la réalité. Linguistiquement trois mots mantram, tantram et yantram sont liés dans les anciennes traditions de l’Inde à la pratique tantrique. Mantram désigne le chant, ou « connaissance ». Tantram concerne plutôt la « philosophie », « l’occultisme » ou les « actions rituelles ». Yantram désigne « le moyen par lequel un être humain est censé mener sa vie ». Selon le tantrisme l’individu a le pouvoir à la fois de l’auto-évolution et de l’auto-involution. La « réalité » évolue en une multiplicité de créatures et des choses, mais en même temps reste toujours conscience pure, être pur, et bonheur pur. Dans ce processus d’évolution, Maya (illusion) voile la réalité et la sépare en opposés, comme conscient et inconscient, agréable et désagréable, et ainsi de suite. Si Maya n’est pas reconnue comme illusion, tous ces concepts déterminants et opposées se lient, limitent et entravent l’individu. Grâce à mantram, tantram et yantram l’individu peut soulever le voile de la Maya et ainsi retrouver la « réalité » en tant que conscience-être-bonheur purs.

Pour atteindre le succès sur la voie du Tantra, le précepteur qualifié et le disciple approprié sont deux éléments essentiels. La première étape est donc la sélection d’un précepteur compétent par un digne disciple. Selon les textes, les disciples sont de trois catégories. La première catégorie : les disciples acquièrent la connaissance spirituelle quand ils sont en contact étroit avec le précepteur, mais dès qu’ils ne sont plus en contact ils oublient tous ses enseignements. La deuxième catégorie de disciples apprend avec de grandes difficultés beaucoup de choses du précepteur, mais ils ne prennent pas soin de conserver ces instructions. Ils perdent les connaissances durement gagnées par négligence. La meilleure catégorie de disciples préserve soigneusement et profondément dans leur esprit et leur cœur tout ce qu’ils ont appris de leur précepteur en mettant judicieusement ces enseignements en pratique. Le chemin du tantrisme peut se comparer à un tissu. Lorsque nous naissons, la vie se forme naturellement autour de notre modèle en tissu.

Mais lorsque nous grandissons, notre ignorance, le désir, l’attachement, la peur, et les fausses images que nous avons des autres et de nous-même, emmêlent, déchirent les fils, défigurant le tissu. Tantra « sadhana » ou la pratique retisse le tissu, et restaure le modèle original. Le tissu de la vie peut permettre l’accomplissement vrai et éternel mais seulement si tous les fils sont tissés selon le modèle désigné par la nature. La science et les pratiques relatives au hatha yoga, aux mudras, aux rituels, aux mantra, aux mandala, à la visualisation de déités, à l’ayurveda, à l’astrologie, et autres centaines de pratiques ésotériques sont des pratiques tantriques qui sont là pour nous aider à retisser notre vie selon le modèle originel.

 

Dans la pratique le tantrisme comprend asanas, mudras, bandhas, pranayama, auto-massage et des danses spécifiques, comme la danse kaoshikii chamanique ou la danse tandava, et surtout le yoga (le jeûne est également considéré comme partie intégrante des pratiques yogiques).

Le système tantrique du yoga comprend 84 postures de yoga Asana qui ont été spécifiquement sélectionnées par Siva pour leurs prestations complémentaires pour la santé et pour la préparation du corps et de l’esprit à la méditation. Dans le système Tantra yoga les asanas doivent être effectués au moins une fois par jour, voire de préférence deux fois, le matin et le soir. Après il faut pratiquer un massage complet du corps et pour finir se relaxer.

 

 

Kaoshikii, la « danse pour l’expansion mentale », est un exercice physico-psycho-spirituelle qui peut être effectuée par tous et se compose de 18 mudras d’alignement et de 6 postures physiques, chacune associée à une idée spécifique. Le but est d’établir un lien subtil avec le divin, tout en renforçant le corps et l’esprit afin de les rendre flexibles. Le but de l’exercice est également de renforcer les systèmes nerveux et endocrinien pour donner un équilibre complet au corps.

 

Le rituel ordinaire ou puja peut également être un des éléments propres à faciliter la concentration.

 

Les mantra et yantra jouent un rôle important dans le tantra. Le mantra et yantra sont des instruments d’invocation des divinités hindoues ou bouddhiques spécifiques telles que Siva, Shakti pouu l’hindouisme ou Avalokitesvara pour le bouddhisme. De même, la puja peut impliquer de se concentrer sur un yantra ou mandala associé à une divinité. Les divinités peuvent être adorées extérieurement avec des fleurs, de l’encens, et d’autres offrandes, telles que le chant et la danse. Mais, plus important encore, ces divinités sont engagées comme des attributs de méditations Ishta Devata (« divinité d’élection »). Les praticiens cherchent la visualisation de la divinité afin que celle-ci les aide à atteindre la Sagesse et l’Eveil. Les mantra ne sont qu’un des moyens de concentration afin de la visualiser.

CD de mantra, site de Mes Indes Galantes

 

Souvent c’est par le biais d’un mandala que le pratiquant tente de visualiser une divinité. Le mandala se présente sous la forme d’un diagramme dans lequel on trouve au centre la divinité d’élection du pratiquant. Celle-ci est entouré par parfois des centaines de divinités inférieures rangées par ordre hiérarchique et que le pratiquant va devoir, en quelque sorte, affronté afin de passer à chaque victoire à un stade de compréhension supérieur. Ainsi le mandala est une sorte de château avec des enceintes, à chaque enceinte franchie le pratiquant avance sur le chemin de la compréhension.

 

Tantrisme, Mort et Kapalamala (« Le collier de crânes « ) :

 

De nombreuses déités arborent un long collier composé d’une cinquantaine de crânes (cinquante ou cinquante et une), celui-ci est appelé en tibétain le « mi-mog skam-po’i phreng-ba », ou bien en sanskrit, le « kapalamala ». Ces têtes souvent présentées autour du cou de divinités courroucées possède une signification.

 

 

Ces divinités farouches sont souvent l’autre facette d’une divinité calme, les deux cherchent donc à nous aider à trouver la voie qui mènera à l’Eveil et qui nous permettra de sortir du cycle de samsara (le cycle des réincarnations). Ce collier est fait en général d’une cinquantaine de crâne, ce nombre rappelant l’alphabet sanskrit dans lequel on retrouve seize voyelles et trente-quatre consonnes. Ces têtes sont celles de démons que la divinité a vaincus. Ces démons représentent les afflictions mentales qui peuvent entraver une personne lors de son chemin pour trouver l’Eveil. Le but du tantrisme et du bouddhisme tantrique est de trouver un moyen de transformer ces afflictions mentales négatives en pensées positives. Tous ces crânes ne doivent donc pas provoquer de frayeur mais au contraire doit nous montrer qu’il est possible de sortir de ces afflictions mentales négatives afin d’être en paix et de pouvoir avancer sur le chemin de la vérité.

De plus sommet de la tête d’une déité, on peut retrouver une couronne faite à partir de cinq crânes agissant sur le chakra coronal et qui symbolise l’assèchement ou la mort des cinq agrégats (skandha) qui fondent la personnalité.

 

 

En tant que notion tantrique, la mort n’est évidemment pas une fin en soi. La mort ne signifie pas une perte mais une transformation nécessaire à l’avancement d’une action, à une évolution. Elle est aussi ce qui porte la vie, en elle s’inscrit l’éternité et une fois trouvée la vérité, celle-ci ne se termine jamais même dans la mort. Pour parvenir à l’Eveil, il faut pouvoir accepter l’essence de la mort en tant que pilier du cycle naturel de l’existence. Elle est un passage codifié par plusieurs rites et rythmé par certaines étapes. Parmi les afflictions les plus fortes, l’attachement aux êtres et aux choses tient une place particulière. Il faut savoir accepter de se séparer de ce et de ceux qu’on aime afin de se libérer du samsara. Ces attachements nous rattachent à la Terre et nous condamne à vouloir être réincarné alors qu’en réalité le but de tous est de parvenir à se détacher de ce cycle. Pour acquérir la force de renoncement, il faut souvent se plier à de longues heures de méditation, dans le tantrisme, c’est un maître qui se chargera de vous initier afin de vous aider. Pour les pratiquants du bouddhisme tantrique rien n’est plus important qu’un maître qualifié. Certains rites d’initiation tantrique impliquent de longues heures de méditation parmi les cadavres ou lors de crémations, mais ces rites se situent à un stade avancé de la maîtrise de l’esprit sur la pleine conscience de ce cycle nécessaire à l’acquisition de la Vision juste dont le Bouddha fait état.

C’est donc un signe de sagesse élevée que celui de travailler à l’approche de cette vision de la mort. Cette composante essentielle permet de replacer la notion de Vie à sa juste place afin que celle-ci soit toujours protégée et célébrée. En contemplant un crâne ou des ossements, la peur doit disparaître de l’esprit car celui-ci est en voie de considérer la mort comme une vielle amie et alliée sur le chemin de la sagesse.

 

Des temples tantriques en Indonésie, le Candi Sukuh

et le Candi Ceto :

 

Le Candi Sukuh est un temple du XVe siècle situé à la limite des provinces de Java central et Java oriental en Indonésie. Avec le temple de Cetho situé dans la même région, c’est l’un des peu nombreux temples javanais de la fin de la période classique trouvés à ce jour.

 

Le Candi Sukuh est toujours utilisé comme lieu de culte. Des Balinais viennent s’y rendre en pèlerinage. Les Indonésiens musulmans viennent eux aussi le visiter mais en tant que simples touristes. Le temple de Sukuh possède des reliefs thématiques distinctifs d’autres candi où la vie avant la naissance et l’éducation sexuelle sont les thèmes principaux.

 

Son monument principal est une structure pyramidale simple avec des reliefs et des statues, y compris trois tortues à la carapace aplatie et une figure masculine saisissant son pénis. 

 

La structure principale du Candi Sukuh ne ressemble à aucun autre édifice ancien. Il s’agit d’une pyramide tronquée, qui rappelle étrangement un monument Maya, entourée de monolithes et de figures sculptées méticuleusement.

Le Candi Sukuh ne suit pas l’architecture hindoue parce qu’il a été construit après que la religion hindoue se soit affaiblie en Indonésie. Les temples ont généralement une forme rectangulaire ou carrée, mais le Candi Sukuh est un trapèze avec trois terrasses, dont une est plus élevée que les autres. Un escalier en pierre monte jusqu’au sommet de la pyramide. On ne sait pas quelle symbolisation de la forme unique du monument. Il y a une possibilité que ce temple représente la montagne, séjour des Dieux mais il est difficile d’avoir des certitudes. Certaines figures des bas-reliefs sont identifiables car elles se rattachent au contexte indianisé de l’île et sont extraites de la cosmogonie hindoue.

 

 

Garuda / Ganesha, Arjuna et Bhima dans une forge.

 

Comme il est dit plus haut, le seul objet récupéré de son sommet était une statue de linga de 1,82 mètres de haut portant une inscription. Celle-ci est sculptée de haut en bas et se présente sous la forme d’une veine suivie d’une date en chronogramme. L’inscription, traduite en partie, signifie «En hommage à la déesse Ganga (…) le signe de la masculinité est l’essence du monde».

 

Les reliefs d’un kris/keris, un soleil à huit pointes et une lune sous sa forme de croissant décorent la statue.

 

 

D’autres exemples de bas-reliefs présents sur le site.

 

Construit vers 1470, le Candi Cetho est le plus récent des temples javanais de la période hindou-bouddhique trouvés à ce jour. Il est situé sur le flanc nord-ouest du mont Lawu. Situé en un lieu isolé, souvent envahi par la brume, Cetho baigne dans une atmosphère étrange.

 

 

Il est constitué d’une dizaine de terrasses qui se succèdent en étage, précédées d’une porte fendue que l’on retrouve encore aujourd’hui, notamment à Bali mais aussi dans les palais de l’île de Java, à Cirebon, Surakarta et Yogyakarta.

 

Sur les trois dernières terrasses se trouvent des petits pavillons restaurés qui contiennent diverses statues et un lingam.

 

 

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