Stupa (Chaitya)

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Le stupa ou chaitya est le monument reliquaire du bouddhisme par excellence. 

 

ABSENCE DE PEUR DE LA MORT – LIBERATION – SERENITE

 

L’origine du stupa

 

Stupa du Népal

 

L’origine du stupa remonte aux origines du bouddhisme. En effet, le Bouddha passa les 40 dernières années de sa vie à voyager partout dans le nord de l’Inde afin d’enseigner ce qu’il avait découvert : c’est-à-dire la Loi bouddhiste et le moyen d’échapper au samsara (le cycle des réincarnations). 

Un jour, après ses pérégrinations, alors qu’il était âgé d’environ 80 ans, il sentit que le temps était venu pour lui de quitter ce monde et d’atteindre le Nirvana -un état de non-existence où la souffrance n’existe pas. Il en parla à ses disciples qui s’attristèrent de son état, mais il leur expliqua qu’il n’avait pas peur et qu’il accueillerai la fin avec paix et sérénité et c’est lui qui leur suggéra de disposer ensuite de ses restes dans un stupa. Il s’étendit sur un lit de branchages et mourut entouré de ses disciples, après leur avoir rappelé une toute dernière fois les 4 nobles vérités du bouddhisme. 

 

 

Après sa mort, ses disciples brûlèrent son corps. Les rois qui avaient suivi son enseignement et qui possédaient des terres par lesquelles le Bouddha était passé se mirent alors à se disputer le droit de récupérer ses cendres et ses os afin de les enterrer dans leur royaume respectif. Alors que la dispute entre les souverains s’envenimait, Ananta, le disciple le plus fidèle du Bouddha, leur rappela que leur vaine querelle était justement ce contre quoi le Bouddha s’était élevé et qu’ils devraient avoir honte de se disputer tels des enfants pour un jouet. Plein de honte, les rois décidèrent de se répartir équitablement les reliques et fondèrent chacun un stupa dans leur royaume. 

Plus tard, Asoka, un roi historique de la dynastie Maurya (III-Ier siècle avant J.C.) se convertit au bouddhisme à la suite d’une sanglante conquête. Il décide alors de répartir les reliques du Bouddha (qu’il exhume) dans tous les territoires de son immense empire et la légende prétend qu’il aurait fait construire plus de 80000 stupa dans tout le royaume afin d’accueillir les cendres, os ou vêtements du Bienheureux.

 

Asoka, roi Maurya

 

Des stupa continuent ensuite d’être construit dont les premiers exemples bien attestés sont ceux de Sanchi et de Bharhut (Ier siècle avant – IIIème siècle après). Ce modèle du sanctuaire était à l’origine seulement destiné à recevoir les reliques du Bouddha. Mais au fur et à mesure des développements du bouddhisme, des cendres de personnages importants, des sages, des mécènes ou même des objets sacrés, tels des manuscrits, furent également mis sous un chaitya et vénérés. 

 

Stupa n°1 de Sanchi

 

Dans le Vajrayana, le bouddhisme tantrique, le stupa est bien souvent décoré avec les Dhyani Bouddha ou Jina, les Bouddhas gardiens des Directions. Chacun d’eux est chargé de surveiller une direction cardinale et de protéger le monument des dangers; Ces Jina sont au nombre de cinq, quatre d’entre eux chargés de surveiller le nord, le sud, l’est et l’ouest et le dernier chargé du Zénith. 

 

 

Stupa, son architecture

 

Les tous premiers stupa, dont il ne reste rien aujourd’hui, étaient construits en terre battue, étaient de forme hémisphérique et étaient disposés sur une plateforme ronde, forme qui s’inspirait des tumuli funéraires aryens. 

Ensuite, les chaitya adoptent une forme, qui est la plus répandue encore aujourd’hui, d’un dôme hémisphérique en pierre disposé sur une base carrée et surmonté d’un motif de parasol en pierre également. Par ailleurs, les stupa sont entourés d’une barrière autour de la base carrée et d’une barrière autour du motif de couronnement. Souvent, des escaliers permettent d’atteindre la plateforme afin de pouvoir faire le tour rituel du monument, en le laissant toujours à main droite. 

Peu à peu, la forme du stupa s’allonge, et le dôme devient de moins en moins hémisphérique. D’ailleurs, il est à noter que bien que le type même du chaitya ait été adopté dans tous les pays où le bouddhisme est arrivé, il a subi des modifications locales particulières à chaque pays. Un stupa d’Inde ancienne ne correspond pas formellement à un stupa du Sri-Lanka ou de Thaïlande. 

 

Stupa du Laos

 

Il faut savoir que l’intérieur du dôme, où sont disposées les reliques, est plein, il est impossible de pénétrer à l’intérieur, en tout cas pour les stupa indiens. 

 

Stupa, son symbolisme

 

 

Les parasols disposés au sommet du stupa sont un emblème royal qui rappelle les origines princières du Bouddha, né Prince Siddhartha. C’est aussi un emblème de pouvoir de manière générale, il n’est pas rare de voir dans des reliefs des dieux surmontés de parasols, qui sont là pour montrer leur puissance. 

Plusieurs interprétations ont été également données pour le dôme et la base.Le dôme pourrait représenter le Nirvana, but ultime de tout bouddhiste. La base carrée représenterait alors la discipline que tout bon bouddhiste doit suivre s’il veut atteindre son but. 

 

Les stupa des terrasses de Borobudur

 

Ou alors, suite aux développements plus tardifs du bouddhisme, on peut considérer que les trois niveaux correspondent aux trois mondes du Bouddhisme. Le premier monde, celui dans lequel nous vivons, est le monde des désirs. Ce monde nous assujettit à la souffrance et au samsara, nous obligeant à nous réincarner indéfiniment. Ce monde correspond à la base carrée, par laquelle nous faisons le tour du stupa. 

Ensuite le dôme correspondrait au monde de la forme, accessible aux seuls bodhisattvas (des sortes de Bouddha qui renoncent au Nirvana pour aider les êtres). Ces bodhisattvas ont renoncé aux désirs mais non pas au monde et c’est pour cela qu’ils accèdent à ce monde particulier. 

Enfin, les parasols correspondraient au monde sans-forme, accessible cette fois aux seuls Bouddha. Ces Bouddhas se sont en effet débarrassés non seulement des désirs mais ont également renoncé au monde en atteignant le Nirvana, il est donc normal de les retrouver dans ce monde « sans forme ».  

Cette idée de « trois mondes » a été reprise dans le monde himalayen et notamment au Tibet où on peut cette fois pénétrer dans la structure même du stupa. Le Kumbum de Gyantse est un excellent exemple des évolutions du bouddhisme et du symbolisme que les Tibétains prêtent au stupa. 

 

 

Ce stupa accueille de très nombreuses chapelles sur 8 niveaux. Lorsque le fidèle en effectue le tour, il passe devant et doit pénétrer dans chaque chapelle qu’il croise. Sa montée dans le stupa/chaitya est à la fois physique (il monte des marches) mais également spirituel (il s’élève dans un monde sans forme). D’ailleurs, lorsqu’il atteint le sommet, il se retrouve devant une sorte de Bouddha ultime, qui lui montre que son pèlerinage est terminé et qu’il s’est élevé spirituellement et moralement. Cette interprétation du stupa par les Tibétains reprend à ce moment-là plutôt le symbolisme des trois mondes plutôt que la première option qui a été envisagée précédemment. 

 

La différence entre stupa et chaitya

De nos jours, les bouddhistes emploient les deux mots comme synonymes. Mais il faut savoir qu’à l’origine, un chaitya était un mot employé pour désigner un stupa dans une grotte. Alors que le mot stupa s’appliquait vraiment à un reliquaire construit en extérieur. 

 

Stupa - Chaitya - Inde

 

Du point de vue formel et symbolique, ce sont les mêmes structures néanmoins, la seule différence se trouvant dans leur situation géographique. 

 

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