A Bali, le Nouvel an, Nyepi, se célèbre par une journée de silence (Fête du silence) qui s’apparente à un confinement. Le défilé des ogoh ogoh, monstre de Bali précède cette journée du silence consacrée aux prières et à la méditation.
Le jour du Nyepi, le silence règne sur toute l’île de Bali. Peu de lumières, même dans les maisons. Ni travail, ni déplacements, ni divertissements. A partir de 6h du matin, pendant 24H, la journée est réservée au silence total, à la méditation et, pour certains, au jeûne. Seuls, les gardes, les « pecalang » et la police locale patrouillent dans les rues pour veiller à la sécurité et au respect des coutumes. Bien que cette fête soit avant tout une fête hindoue, tous les Balinais la respectent par égard pour leurs concitoyens.
Tout demeure fermé. Seuls les véhicules d’urgence médicale bénéficient de dérogations pour circuler.
Les Balinais Hindous sont persuadés que, le jour du Nouvel an, le maître de l’Enfer va en ouvrir les portes pour lâcher des démons sur l’île.
La veille, on organise le défilé de Ngrupuk sur les routes de l’île, au cours duquel chacun fait le plus de bruit possible pour les chasser.
D’ immenses statues peintes, fabriquées sur une armature de bambou recouverte de papier mâché, représentent des êtres mythologiques, les Ogoh-Ogoh, démons qui se combattent .
Un monstre à Bali…
Le lendemain,c’est Nyepi, le silence, la méditation et le jeûne doivent être respectés pour éviter toute infestation de l’île.
Les Hindous balinais enseignent, en effet, que tout ce qui existe dans le monde, êtres animés et inanimés, est étroitement lié. Partout et en toutes choses, une force positive et une force négative s’opposeront toujours, car l’univers est formé de trois parties : l’une, négative, est le siège des démons ; la seconde, neutre, est le siège de l’Homme ; la troisième, la plus haute, positive et sacrée, est le siège des dieux.
Les potentiels imperceptibles de la nature ne peuvent être explorés en profondeur par quiconque, mais les humains sont tenus de gérer les ressources naturelles sans endommager l’environnement lui-même. Ils doivent se conduire le mieux possible pour obtenir que l’ordre positif, Dharma, l’emporte sur le négatif.
Barong Ogoh -Ogoh et Ombrelle cérémonie Tri datu
Les Ogoh-Ogoh remplissent ces objectifs spirituels. Ils servent à purifier l’environnement naturel de tout polluant spirituel émis par les activités des êtres vivants, particulièrement les humains.
Symboles du Bhuta-Kala (Bhuta : énergie éternelle ; Kala : temps éternel de Kali), les Ogoh-Ogoh représentent aussi la manière d’agir de la nature qui forme les caractères malveillants des êtres vivants.
Pendant la procession, à chaque carrefour, chacun d’eux est tourné trois fois dans le sens inverse des aiguilles d’une montre afin d’évoquer le contact des corps et des esprits et désarçonner les mauvais esprits pour les empêcher de nuire.
Souvent fabriqués par des jeunes et des enfants, les Ogoh-Ogoh paradent autour des villes et villages, accompagnés d’orchestres, avant d’être réduits en cendres dans un cimetière en manière d’auto-purification.
La fête du Silence à Bali mais pas la fin des sourires…
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