L’histoire des indiennes

Je partage:

 

Les Indiennes, derrière ce nom qui fait rêver d’Orient et qui vous met dans la peau des téméraires marchands du XVIIème siècle, se cachent les tissus en coton qui firent les plus beaux vêtements d’Europe de cette époque, et suscitent toujours beaucoup d’envie, à la nôtre.

Ces étoffes imprimées venues d’Inde, sont porteuses d’une longue et singulière histoire, intimement liée aux comptoirs  commerciaux et aux compagnies marchandes.

 

indiennes paris mes indes galantes

 

Elles acquirent un tel succès et une telle vogue au 17ème siècle, lors de leur introduction en Europe, qu’elles finirent par être interdites par le Pouvoir en place, provoquant un véritable « Marché noir » aux étoffes, le premier du genre. Foulards, et étoles, robes et couvre-lits se virent confectionnées à partir de ces étoffes en coton venus d’Inde, en France, notamment, mais aussi dans toute l’Europe. Puis au 18ème siècle, les commerçants et les fabriques de tissus s’adaptant non seulement à ce marché juteux mais aussi à la prohibition des Indiennes d’origine, ont fait fabriquer ces Indiennes, sans perdre leur nom, directement en Europe, en utilisant les techniques indiennes, soit manuellement, soit mécaniquement pour une production à meilleur marché.

De là à dire que le bon goût d’Europe doit tout à l’Inde, il n’y a qu’un pas, qu’oseront franchir les amateurs de  belles choses !

 

 

indiennes paris MES INDES GALANTES

L’enthousiasme pour les indiennes

 

C’est dès 1660, grâce aux Comptoirs établis en Inde, que les tissus indiens, baptisés « indiennes » s’exportent en France. Pour les maîtres tailleurs, c’est une aubaine, et l’occasion de travailler les étoffes en coton d’Inde pour les transformer en vêtements originaux, plus confortables, pratiques et agréables à porter, mais aussi très onéreux car la Noblesse et la Haute bourgeoisie se les arrachent. Ainsi à Marseille, à Nantes, ou encore à Lorient, des ateliers ouvrent leurs portes pour exploiter les cotonnades d’inde. 

En plus d’être légers à porter, et détail très important, de se laver facilement, les tissus en coton indiens, sont magnifiquement décorés d’impressions obtenues grâce à la pratique du hand block print, une technique, qui, en Europe était alors inconnue. 

Leur succès est tellement retentissant, que les Indiennes représentent à elles seules les trois quarts des marchandises importées en provenance de l’Inde. Ce qui pousse Colbert, Ministre de Louis XIV à créer en 1664 la Compagnie Française des Indes orientales afin de concurrencer sa rivale, la Compagnie Anglaise des Indes Orientales. Cette structure commerciale, qui connaîtra des hauts et des bas avant de disparaitre au profit des compagnies anglaises, jouera, néanmoins, un rôle majeur dans l’importation des indiennes.  

 

La prohibition et la contrebande 

 

En 1686, Louvois, également Ministre de Louis XIV, fait interdire la commercialisation des Indiennes. Le but étant principalement de protéger les manufactures françaises qui avaient fleuri en France sous l’impact des Indiennes qui devenaient plus françaises qu’indiennes, en particulier les ateliers de soie à Lyon, mais pas seulement, car des ateliers et fabriques qui produisent et travaillent les Indiennes nouvelle conception, il s’en est ouvert un grand nombre, un peu partout sur le Territoire, Marseille, Nantes, Rouen, Lorient, siège de la Compagnie Française des Indes Orientales, etc..

Cependant, à l’inverse du but recherché, mais en réaction classique lorsqu’un produit est prohibé, la prohibition donna lieu à un « Marché noir » aux profits titanesques. Les corsaires allaient ainsi chercher des étoffes en Angleterre qui fabriquait des répliques moins chers pour le marché français. 

Paradoxalement, c’est donc dès l’interdiction des indiennes, que les ateliers français se mirent à en produire en masse. Plus exactement, ce sont les protestants et les arméniens en particulier qui vont développer, illégalement, le commerce des indiennes à Marseille, Nantes et à Rouen, avant de, légalement cette fois-ci, s’implanter à Paris, où de très belles pièces, firent leur renommée, comme les toiles de Jouy. 

En 1759, seulement, Louis XV, va largement adoucir les peines et les éléments constitutifs du crime que constitue la contrebande des indiennes, et finalement, elles rentreront de nouveau dans la légalité. Et ce, bien que l’on appelle, alors, « Indiennes », des tissus européens utilisant les techniques indiennes manuelles ou mécaniques et même beaucoup plus mécaniques qu’autres, et beaucoup moins des tissus véritablement importés d’Inde. 

Cette inspiration venus d’Inde influence encore de nos jours la mode occidentale, robes, chemises et paréos reprennent les tissus et les coupes indiennes, et c’est toujours avec le plaisir des yeux que l’on contemple et porte, encore aujourd’hui, ces étoffes en coton aux impressions au tampon de bois traditionnel qui nous viennent d’Inde. 

 

Les indiennes, de la révolution industrielle à aujourd’hui

 

Les indiennes furent probablement l’un des éléments déclencheur de la révolution industrielle. En Angleterre ,mais aussi en Suisse, en Alsace ou encore en France, les indiennes sont un marché aux nombreux consommateurs et dont la production est devenue, de ce fait, quasi industrielle. C’est d’ailleurs la forte demande en matières premières pour la fabrication des indiennes qui va pousser à l’établissement des plantations de coton en Amérique.

Au XIXème siècle, les traits, motifs et dessins spécifiques des indiennes s’estompent, car la fabrique des tissus devient un processus mécanique et industriel, mais aussi européen. Cette révolution commence au Royaume-Uni, mais fera progressivement son chemin en France, en Suisse et en Amérique après la Guerre d’indépendance. 

Jusqu’à notre époque, les Indiennes sont demeurées dans notre patrimoine avec des fabriques toujours en activité et des motifs qui souvent leur sont propres et qu’elles conservent dans leur secrets de fabrication, des marques les toiles de JOUY, ou plus modestement mais avec brio, comme SOULEIADO en Provence, et tant d’autres. Ce sont cependant des Indiennes européanisées depuis plusieurs siècles.

Aujourd’hui, Mes Indes Galantes vous propose un retour aux sources, avec sa collection étendue de cotonnades aux motifs imprimés à la main.

 

Les Indiennes, elles vous siéent à merveille

 

Faisons donc, comme Madame de Sévigné, qui offre des Indiennes à sa fille comme un présent extrêmement prisé et précieux, lançant ainsi la mode à la Cour de France sous Louis XIV, jusqu’à Madame de Pompadour qui les apprécie et les utilise pour l’ameublement de son château, en prenant en compte que pour ces Dames illustres, les Indiennes sont appréciées pour leur légèreté, leur côté lavable et donc hygiénique du coton, et la beauté et la variété de leurs motifs et couleurs ainsi que parce qu’elles représentent le bon goût, le charme visible seulement par ceux qui disposent des critères esthétiques les plus raffinés. 
Ainsi, Molière dans le Bourgeois Gentilhomme, qui sera présenté pour la première fois à Louis XIV au Château de Chambord en octobre 1670, n’hésite pas à se moquer du goût des bourgeois pour les Indiennes qui sont devenues un phénomène de société, tout en mettant en relief le fait que c’est un indéniable atout pour paraître de qualité et de bon goût à la Cour du Roi de France. 

Remontons dans le temps, avant les grandes révolutions industrielles, et drapons nous dans d’authentiques Indiennes, les mêmes qui firent la richesse des compagnies orientales et la terreur du marché des étoffes. 

 Bien entendu, nous espérons ne pas être victime d’une nouvelle prohibition devant notre succès … imminent, mais dans cette éventuelle hypothèse, nous vous invitons à prendre vos précautions et à vous fournir en suffisance de nos Indiennes ! (sic)

Venez découvrir notre collection de textiles et de sacs sur notre site MESINDESGALANTES.COM !

Ou venez les choisir dans notre boutique du Marais à PARIS.

MES INDES GALANTES 

99, rue de la verrerie 75004 PARIS

Métro Châtelet / Hôtel de ville

 

 

© 2024 Mes Indes Galantes Blog