Le masque No

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Le théâtre No est un des types traditionnels de théâtre au Japon, inscrit depuis 2008 sur la liste du patrimoine immatériel de l’Humanité. Les acteurs, pendant la performance, revêtent de magnifiques costumes et un masque no qui leur cache tout le visage. Ce masque japonais théâtral est tout à fait caractéristique et reconnaissable.

 

Du Nô à Mata Hari, 2 000 ans de Théâtre en Asie – Exposition Musée Guimet 2014 – Japon

 

Histoire du No

Le no peut être défini comme un « drame lyrique » à condition d’entendre le mot « drame » dans son acception première de « action ». Le mot signifie « pouvoir, être puissant, capable de, talent, faculté ». 

A l’origine, le théâtre japonais se déroulait durant les fêtes religieuses campagnardes, afin de plaire aux divinités, et ce faisant, s’assurer de leur bienveillance pour les récoltes. Ces danses costumées et masquées étaient appelées « Kagura ».        

Musée d’Edo-Tokyo – masques no – masque japonais

 

Puis arriva le Bouddhisme et ses nouvelles cérémonies, vers 650. Les Kagura, d’obédience Shintô commencèrent à perdre de leur prestige et de leur signification. Les spectacles évoluèrent alors vers une forme plus profane, mais toujours très festive.

Au 9éme siècle, une nouvelle évolution nommée Sangaku, puis Sarugaku (« Jeux de Singes ») ajouta des acrobaties, des tours de magie et des textes comiques aux représentations. Ainsi que les dialogues, ultime étape avant la formation du véritable spectacle dramatique qu’est le no. 

Peu à peu, le théâtre ne se destina non plus seulement aux dieux mais aux hommes. Il perdit son aspect purement religieux et devint un loisir, un spectacle.

 

Ko omote Masque no Théâtre no Japon MES INDES GALANTES PARIS

Ko-Omote, masque no – Mes Indes Galantes – Japon

 

A l’époque Muromachi (1336-1573) deux acteurs, père et fils, établirent les règles de ce qui allait devenir le No. Leurs noms : Kanami et Zeami. Ils gardèrent les grands principes du Sangaku, mais en changèrent totalement la forme. Inspirés par la religion Zen, en pleine essor, ils écrivirent de nouveaux textes et imposèrent des règles strictes pour les kimonos, les masques, la musique, la scène… Vingt ans plus tard l’ancien Sarugaku populaire était devenu un art raffiné destiné aux shogun et aux samurais, donc à l’aristocratie. Aujourd’hui le théâtre No est apprécié par toute la population japonaise.

Il a failli disparaître avec l’avènement de l’ère Meiji, en 1868, quand le Japon a ouvert ses portes à l’Occident ainsi qu’après la Seconde Guerre Mondiale, quand les Américains occupèrent le pays.

 

masque no paris masque japonais

Du Nô à Mata Hari, 2 000 ans de Théâtre en Asie – Exposition Musée Guimet 2014 – intérieur et extérieur d’un masque no

 

Les caractéristiques du théâtre No

C’est une forme théâtrale unissant deux traditions du Japon : les pantomimes dansées et les chroniques versifiées récitées par des bonzes errants.Tout comme le théâtre élisabéthain à son époque, le théâtre No n’est pratiqué que par des hommes. Il se veut une forme de théâtre extrêmement stylisée et simplifiée.

Dans sa forme la plus traditionnelle, un no est une pièce en deux actes comprenant des parties dialoguées, chantées ou dansées.

Masque japonais théâtre no

 

Il se déroule sur une simple estrade de bois un peu surélevée qui est généralement surplombée par un toit. Cette scène marque la séparation entre deux mondes : le monde des acteurs et le monde des spectateurs. Les coulisses et la scène sont reliés par un couloir de bois qui permet aux acteurs de pénétrer discrètement sur scène. Sur la scène se trouvent, en plus des acteurs, les musiciens et le chœur.

Une journée de no comprend cinq pièces appartenant chacune à des genres distincts du répertoire. Les pièces votives avec un personnage surnaturel ou une divinité éloignent le spectateur de son quotidien ; les pièces guerrières ; les pièces de femmes où les danses sont plus subtiles et sensuelles ; les pièces du monde réel s’inspirant de drames épiques ; et les pièces finales de démons. Entre chacune de ces pièces, on a des interludes comiques destinés à détendre l’atmosphère

 

Les masques No

Les masques de théâtre No sont connus souvent même par ceux qui ne regardent pas ce genre de théâtre tant ils sont caractéristiques.

Masque japonais, performance de théâtre no

 

Ce sont des éléments sacrés et indissociables de l’acteur. Tout comme dans de nombreuses autres traditions théâtrales asiatiques (à l’exemple du Topeng balinais), enfiler un masque revient, pour l’acteur, à changer de corps et à réellement devenir le personnage le temps de la pièce.

Hauts de 20 cm environ, les masques No sont sculptés dans un bois de cyprès, puis enduits d’une couche de peinture blanche sur laquelle seront appliquées les couleurs. De l’encre noire est utilisée ensuite pour les sourcils et les cheveux. L’ensemble est enfin recouvert d’une couche de laque très finement appliquée. Les yeux sont d’étroites ouvertures, rendant difficile la vision de l’acteur.

Leur réalisation demande beaucoup de minutie et de savoir-faire.

Il existe quatre familles de masque dans le théâtre No : les hommes mûrs (Jô), les femmes (Onna), les hommes jeunes (Otoko) et les démons (Oni). Chacune de ces catégories comprenant elle-même 4 ou 5 variantes différentes. Il est à noter que traditionnellement, seul le personnage principal de la représentation (Shite) porte un masque. En tout, il existe 138 masques No.

 

Masque no Théâtre no Japon

Masque japonais – Théâtre No

 

Les couleurs que peut prendre le masque no sont très signifiantes. Un masque blanc évoque une âme de femme aristocrate, bien élevée, éduquée. Un masque rouge évoque plutôt l’âme d’une paysanne. Enfin, le masque rouge foncé, le plus dangereux, évoque l’âme d’une vraie démone qui s’est transformée en humaine afin de tromper le monde et dont la vraie nature se révèle à sa mort. 

 

Masque no Théâtre no Japon Mes Indes Galantes

Masque d’Hannya, Théâtre no – Mes Indes Galantes – Japon – Masque no

 

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Japon masque no

Le masque no, beau mais aussi un peu inquiétant…

 

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