Le Mala en os, pour donner du sens à la vie
- 23 avril 2020 -

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En Occident nous assistons à un “déni de la mort”, parce que notre société se débarrasse de ce qui dérange, la mort n’est plus visible. Au Tibet, plus on contemple la mort, plus la vie devient féconde. Accepter la mort qui est inévitable, c’est donner plus de saveur à la vie. Le mala en os porte, dans ce contexte, une signification toute particulière.

Mala os Paris Mes Indes Galantes

Mala en os et nœud sans fin symbole d’impermanence

Fresque de Bouddha et son Mala – Temple de BOROBUDUR – Java 8eme siècle

Beaucoup d’entre nous, craignent la mort. Elle est considérée comme la fin de tout, une voix et une âme réduite au silence.

Cela n’a pas toujours été le cas, cependant, et pour certaines cultures dans le monde, ce n’est toujours pas la norme.

Bien que les crânes, les squelettes et les os puissent nous faire frissonner les Tibétains voient ça tout autrement. Il se trouve que les crânes, les crânes humains (et les os aussi), sont fréquemment utilisés dans les rituels du bouddhisme tibétain Vajrayana.

Le corps humain, dont les os font partie, représente dans le tantrisme l’enveloppe corporelle ainsi que les attachements terrestres (relations, possessions) dont il faut savoir se détacher pour atteindre l’Illumination afin de sortir du cercle des réincarnations.

Mala os

Alexandra David-Neil

Le mala en os permet de s‘initier à l’énigme de la mort, et à maitriser ainsi notre peur. Il nous rappelle le caractère éphémère de la vie, pour ainsi mieux la chérir tous les jours.

Autrefois, les malas les plus précieux étaient ceux qui étaient taillés dans les os du crâne des lamas (pas l’animal mais le moine) décédés.

Vous le voyez, pas de raison d’avoir peur ou de rejeter le mala en os une fois sa signification acquise.

Mala os de Yak tibétain

Les yaks sont des bovins de haute altitude (un parent de la vache) qui vivent principalement au Tibet. Les yacks sont bien adaptés aux climats froids et inhospitaliers.

C’est un animal intelligent, docile et robuste qui joue un rôle important dans la vie des Tibétains ; en fait, sans lui, toute la culture tibétaine n’existerait pas.

Les yaks et les Tibétains entretiennent une relation largement symbiotique depuis des milliers d’années : sans les Tibétains, les yaks auraient du mal à se développer en grand nombre, et sans les yaks, les Tibétains ne pourraient certainement pas exister.

Le beurre, le lait et le fromage sont des éléments de base importants du régime alimentaire des Tibétains. Ils sont également utilisés pour le transport, l’habillement et le transport de marchandises.

C’est pourquoi ils accordent une très grande importance à leur préservation… Les yaks sont en quelque sorte le moteur de la culture tibétaine.

Parce que le peuple tibétain vénère le yack et en a besoin, chaque morceau de l’animal est utilisé à sa mort.

Mais en ce qui concerne les bijoux sacrés en os de yak utilisés dans leurs traditions bouddhistes, les règles sont strictes : les animaux doivent mourir de façon naturelle.

En effet, le karma négatif créé par l’abattage de l’animal l’emporte sur les effets positifs des gravures spirituelles de mantras tels que Om Mani Padme Om.

Lorsqu’une chose sert un but spirituel, on croit qu’elle doit être aussi pure que possible.

Les bouddhistes pratiquants considèrent également les malas et bijoux en yak comme un rappel de l’impermanence de la vie ; c’est une façon de les aider à plonger plus profondément dans leur quête spirituelle… un thème familier dans la plupart des bouddhismes.

Mala en os a tête de mort