Le batik indonésien fait partie depuis 2009 du patrimoine immatériel de l’humanité de l’UNESCO. C'est, en fait, une technique d'impression sur tissu.
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La technique du batik indonésien
Le batik, ancien terme javanais signifiant « point, faire des pointillés », est une technique d'impression réalisée sur des étoffes de coton. Il existe de nombreux batiks indonésiens différents, mais le plus réputé est celui de Java, jugé plus raffiné que les autres.
Généralement, un batik indonésien est réalisé dans un atelier familial. Chacun effectue une tâche bien précise et la technique se transmet de père en fils.
Les pigments utilisés sont d'origine végétale ou minérale. Ce qui a facilité le développement du batik indonésien, et particulièrement à Java, c'est le fait que les matériaux nécessaires étaient déjà tous présents sur les îles : le coton, la cire d'abeille et aussi beaucoup de plantes qui permettent de produire des couleurs éclatantes et variées.
Le principe du batik indonésien consiste
1) à dessiner sur le tissu le motif final à reproduire grâce à un crayon (cette opération n'est pas indispensable) ;
2) à protéger des zones du tissu contre la coloration par l'application de cire chaude (wax) ;
3) à appliquer des couleurs par trempage dans des bains de teinture ou en appliquant des teintures directement sur le tissu ;
4) à recommencer les opérations 2 et 3 successivement pour chacune des couleurs en allant des couleurs claires aux plus foncées ;
5) à la fin : à ôter la cire, soit avec un fer à repasser, soit par trempage dans l'eau bouillante.
Les cuves où sont trempés les tissus pour enlever la cire.
Le procédé est aussi appelé « en réserve de cire », ou
« coloration par épargne ».
Des procédés complémentaires peuvent être utilisés : emploi d'un fer chaud (au motif parfois complexe : dragon par exemple) pour ôter la cire aux emplacements d'une coloration (souvent pour faciliter le copiage de motifs répétitifs), simple brisure de la cire pour obtenir de fines lignes, grattage partiel pour obtenir des dégradés, etc.
Finalement on obtient un tissu où se mêlent différents tons ou contrastes juxtaposés ou superposés, formant toutes sortes de motifs.
L'histoire du batik
Les experts ne sont pas d’accord sur les origines du batik.
Des découvertes historiques ont montré que la technique du batik existait déjà en Egypte au 4ème ou 5ème siècle avant Jésus Christ ! Des étoffes teintes avec de la cire étaient utilisées pour envelopper les momies !
La technique du batik a ensuite été utilisée en Chine, Inde, Japon à partir du 7ème siècle.
En Afrique, on retrouve cette technique utilisée au Nigeria et au Sénégal. Le batik s’étendra par la suite à la Sierra Léone, aux deux Guinée, Conakry et Bissau, au Mali, au Burkina et à la Côte d’Ivoire. Ce sont les Hollandais qui, après être passés par l'Indonésie et avoir découvert le batik, l'ont amené en Afrique où il a connu un développement assez important.
Mais le vrai essor du batik intervient en Indonésie, sur l’île de Java où il devient un véritable art, au 12ème et 13ème siècle.
On ne sait pas réellement si le batik fut importé depuis l'Inde par des marchands ou des voyageurs ou si, au contraire, il existait déjà une très grande tradition de batik en Indonésie. Cette dernière hypothèse étant alimentée par le fait que certaines îles : Florès ou la Papouasie, n'ont pas été réellement influencées par l'Inde et pratiquent pourtant le batik depuis longtemps.
En 1677, on retrouve des preuves d’un commerce considérable, principalement de soie, de Chine à Java, Sumatra, en Perse et en Inde.
Au cours du 17e siècle, la ruée vers le Batik commence en Europe, Les épices, soieries, encens et myrrhe drainent dans leur sillon une nuée commerciale de produits de luxe, dont s'entiche Occident. Le Batik, tissu prodigue, s'y voit décliné et adulé dans toute l'Indonésie et en Europe.
Principalement peints sur des drapés de coton, les batiks les plus virtuoses apparaissent vite sur de fines soieries. Plus réceptive à la teinture, plus fine, la soie ne nécessite presque aucun préparatif.
A l'origine de riches pièces, elle est cernée, pour les cérémonies ou la noblesse, de contours d'or. Le coton, même s'il est exporté, d'abord d'Inde, puis de Hollande et d'Angleterre, reste le support le plus populaire et le moins onéreux.
Au 19e siècle, l'industrie du métal s'implante dans les colonies : le cap, tampon ciselé, permet aux hommes de produire en quantité de nombreux motifs, souvent recombinés et complétés à la main.
Les motifs du batik, une histoire d'échanges
A l'orée des cultes et à la base de l'habillement, le Batik s'est construit face aux multiples vagues d'immigration et de colonisation de l'Indonésie. Influences chinoises, japonaises, européennes et orientales ont fait de cette technique de teinture un réel inventaire syncrétique de formes et de mythes comme en témoignent les impressions du Nord de l'Indonésie, Cirébon, Lasem et Pekalongan.
Ici se côtoient Lions chinois, Megamendung, ces nuages vifs et fluides, arabesques d'orient , lotus et trinité hindoue. Au 18e siècle, quelques édits du sultan de Surakarta et Yogyakarta tentent en vain d'interdire l'usage de certains motifs réservés à la royauté ou au culte - le Parang, motif abstrait composé de formes géométriques et d'entrelacs de lignes végétales, le Sawat, ailes sacrées, ou encore un bestiaire raffiné, qui évoque la rigueur foisonnante et sacrée des frises Egyptiennes.
Les Batiks deviennent vite la principale activité de Java, de Bali, et est à la charge des femmes. Cirebon reste le seul lieu où le travail du textile revient aux hommes. L'importance du Batik est telle que la ville de Lasem tient ses recettes de teinture et de cire à l'ombre d'un gigantesque mur. La couleur, dans les textiles traditionnels, renseigne à elle seule la provenance du tissus.
Certains motifs de batik étaient réservés aux mariés et leurs familles. Les morts étaient enveloppés dans un batik funéraire. Le rang social d'une personne pouvait être déterminé par le modèle de batik qu'il portait. Ainsi, certains motifs étaient réservés au sultan, sa famille et son entourage.
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